Une économie ralentie mais en croissance en 2024, aidée par la production d'hydrocarbures
En 2024, l'économie norvégienne est confrontée à des défis, les taux d'intérêt élevés exerçant une pression à la baisse sur la consommation des ménages et les investissements immobiliers. Malgré un marché du travail robuste, marqué par une croissance de l'emploi, le secteur du logement subit les conséquences des taux d'intérêt élevés. L'augmentation de l'offre de logements sur le marché suggère un ralentissement potentiel, avec des prévisions de baisse des prix pour l'année à venir. Ce changement dans la dynamique du marché du logement peut influencer le sentiment des consommateurs et l'activité économique globale. L'assouplissement des taux d'intérêt au cours de l'année 2024, associé à une croissance positive des salaires, devrait donner un coup de fouet à la consommation des ménages au cours du second semestre 2024. Ces réductions viseront à contrebalancer les effets antérieurs des taux d'intérêt élevés sur les dépenses de consommation et les investissements dans le secteur du logement.
Les perspectives économiques de la Norvège sont encore renforcées par les dépenses publiques, qui devraient rester un moteur important de la croissance. La baisse des taux d'intérêt devrait stimuler l'augmentation des investissements des entreprises, en particulier dans le secteur des hydrocarbures, favorisant ainsi l'activité. La normalisation des défaillances au cours de l'année à venir, tout en indiquant une légère augmentation par rapport à 2023, suggère une stabilisation du paysage commercial.
Toutefois, le taux de change constitue une préoccupation majeure, car la couronne norvégienne continue de s'affaiblir par rapport au dollar américain et à l'euro. Cette disparité pourrait poser des problèmes aux décideurs politiques qui envisagent de réduire les taux, ce qui pourrait retarder leur mise en œuvre.
Des équilibres favorisés par la production et les exportations d'hydrocarbures
En 2024, la balance des comptes courants de la Norvège reste caractérisée par un important excédent de biens, principalement dû aux exportations d'hydrocarbures. La production d'hydrocarbures du pays devrait augmenter, contribuant à l'amélioration attendue de la balance des biens. En revanche, la balance des services devrait conserver un déficit similaire ou connaître une légère augmentation. L'un des aspects déterminants de la balance courante de la Norvège est le solde constamment élevé des revenus et des transferts courants, qui découle de l'importance de ses actifs et investissements étrangers. Le statut du pays est celui du plus grand fonds souverain du monde.
Le solde public de la Norvège reste solide, avec un excédent toujours important, largement attribué aux recettes fiscales provenant de la production d'hydrocarbures. Malgré une augmentation des dépenses publiques, la dette publique du pays devrait rester faible, reflétant une approche fiscale stable. Toutefois, sans la production de pétrole et de gaz et les recettes fiscales, la Norvège continentale continuerait d'afficher un déficit.
L'opposition gagne en popularité
Les prochaines élections législatives norvégiennes sont prévues pour septembre 2025. Le paysage politique est marqué par des évolutions intéressantes. La coalition actuelle, composée du Parti travailliste, du Parti du centre et du Parti socialiste de gauche, détient collectivement 34 % du soutien des électeurs selon les sondages, ce qui est loin de constituer une majorité. Notamment, le Parti conservateur a réalisé une performance impressionnante lors des élections locales de 2023, obtenant plus de sièges que le Parti travailliste pour la première fois depuis 1924, ce qui suggère un changement dans la dynamique politique. Ce succès positionne le Parti conservateur comme un concurrent de poids lors des prochaines élections législatives.