Botswana

Afrique

PIB / Habitant ($)
7 737,7 $
Population (en 2021)
2,6 Millions

Evaluation

Risque Pays
A4
Climat des affaires
A4
Précédemment :
A4
Précédemment :
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources naturelles abondantes (notamment diamant, mais aussi cuivre, charbon, argent et nickel)
  • Faible dette publique et extérieure
  • Fonds souverain Pula Fund, alimenté par les recettes diamantifères
  • Des réserves de change importantes et fonds souverain substantiel
  • La stabilité politique et le niveau de gouvernance placent le pays parmi les premiers pays d'Afrique subsaharienne dans les classements internationaux sur l'environnement des affaires
  • Membre de l'Union douanière d'Afrique australe (SACU)

Points faibles

  • Dépendance vis-à-vis du secteur du diamant (plus de 90% des exportations), un faible pourvoyeur d’emplois
  • Enclavement générateur de coûts élevés du transport
  • Petitesse du marché domestique peu favorable à l’implantation d’activités manufacturières (15% du PIB)
  • Infrastructures inadéquates (production et distribution d'eau et d'électricité)
  • Inégalités et chômage (notamment parmi les jeunes) élevés, pauvreté maintenue à un niveau relativement élevé
  • Manque de main d’œuvre qualifiée, petitesse du marché intérieur

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Afrique du Sud
26%
Émirats arabes unis
21%
Europe
16%
Inde
12%
Israël
4%

Import des biens en % du total

Afrique du Sud 64 %
64%
Europe 7 %
7%
Namibie 6 %
6%
Inde 4 %
4%
Canada 4 %
4%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance économique toujours dynamique

L’économie a bénéficié d’une reprise post-pandémique fulgurante et d’une amélioration des termes de l’échange du diamant amenée par les sanctions officielles et commerciales sur le diamant russe. Elle conservera en 2024 sa trajectoire dynamique, encore largement tirée par le secteur minier (entre 20 et 25% du PIB). L’extraction de diamant, qui compte pour environ 95% du secteur minier, et son exportation devraient augmenter, en réponse à une demande légèrement croissante, liée au plus fort dynamisme économique mondial (en particulier en zone euro, la deuxième cliente). De plus, le nouvel accord trouvé en juin 2023, entre l’Etat botswanais et De Beers, dans le cadre de leur co-entreprise à 50/50 Debswana dédiée à l’extraction du diamant (98% du diamant extrait localement), prévoit l’attribution d’une part plus importante de la production au Botswana (30%, jusqu’à atteindre 50% d’ici 2033, contre 25% auparavant). Cela permettra d’accroître l’activité de transformation locale, taille et polissage. L’activité minière sera également soutenue par la production de cuivre. Celle-ci sera accrue par la hausse des quantités extraites de la mine Motheo, exploitée par Sandfire Resources et entrée en production en mai 2023. Le secteur touristique (15% du PIB avant la pandémie) poursuivra sa reprise, soutenu par un plus grand dynamisme économique dans les pays occidentaux, pourvoyant une part importante des visiteurs, stimulant les exportations de services. Les importations seront en baisse, en lien avec la stabilisation des cours des matières premières alimentaires et la baisse des achats d’électricité. Cette dernière découle d’une hausse de la production électrique sur le territoire (principalement à base d’énergie solaire photovoltaïque, de charbon et de méthane de houille), dans le sillage du Plan de ressources intégrées lancé en décembre 2020 et visant notamment à faire du Botswana un pays exportateur d’électricité d’ici fin 2027. De plus, le 12ème Plan national de développement adopté en mars 2023, qui s’appuiera sur un budget de 64 milliards de pula (équivalent à presque 4 milliards USD) étalé sur deux années fiscales (2023/2024 et 2024/2025), stimulera l’investissement. La plus grande part du budget est allouée au Ministère des Terres et des Eaux, dans le but d’implémenter de vastes projets de réhabilitation et d’extension des réseaux d’eau existants. Enfin, l’inflation devrait retrouver la cible fixée par la Banque centrale (3-6%), grâce à la stabilisation des prix des matières premières alimentaires, ainsi qu’au maintien probable des prix administrés (de l’eau et l’électricité, en particulier) à leurs niveaux actuels. La politique monétaire, avec un taux directeur à 2,65% mi-2023 (contre 3,75% à son plus haut niveau en 2021), restera ainsi accommodante. Cela permettra de soutenir la consommation privée (entre 40 et 45% du PIB ces dernières années).

Les comptes publics et extérieurs confirment leurs positions

Après deux années de large excédent courant, celui-ci devrait s’accentuer. La balance commerciale bénéficiera de la hausse des exportations minières et touristiques conjuguée à la baisse des importations d’électricité et, plus généralement, à la modération des coûts des importations, dans un contexte de stabilisation des prix internationaux de l’énergie et des produits agricoles. Les réserves de change, déjà à un niveau confortable, se consolideront encore (supérieures à 6 mois d’importation). Cela permettra de conserver sans difficulté le taux de change glissant de la monnaie contre un panier de devises dominé par le rand.

Le déficit public se creusera encore. Il reflètera surtout l’accumulation de dépenses, recouvrant, à la fois, les mesures visant à mitiger l’impact inflationniste de la guerre en Ukraine (notamment via les prix administrés), celles de relance économique, (en particulier dans le cadre du Plan de reprise et transformation économique) et les investissements pour la diversification économique, notamment à travers le Plan national de développement. Les recettes tirées de l’Union douanière d’Afrique australe (UDAA) devraient être en légère augmentation, notamment du fait d’un plus grand dynamisme économique en Afrique du Sud, mais restées limitées. Cependant, la hausse du déficit sera contenue par de plus amples recettes minières et l’effort de de maîtrise de la masse salariale annoncé par le gouvernement. Les comptes publics pourraient également bénéficier d’une plus grande efficacité de collecte des recettes, cette dernière étant parmi les objectifs majeurs du Plan national de développement pour les deux années à venir.

La dette publique, dont le poids devrait diminuer grâce à la hausse du PIB et dont environ 35% est domestique, demeurera ainsi à un niveau nettement inférieur à celle de la moyenne des pays émergents ou africains.

Une situation politique stable, malgré les élections à venir en 2024

Le Parti démocratique du Botswana (BDP), au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1966, et qui avait remporté 67 % des voix et 38 des 57 sièges lors des élections législatives d'octobre 2019, remettra sa place en jeu en 2024. La Coalition pour un changement démocratique (UDC), principale coalition d’opposition, de centre gauche, regroupe actuellement 18 des 65 sièges du parlement. Le mécontentement d’une partie de la population au regard d’un chômage élevé et d’inégalités persistantes dans un contexte économique pourtant favorabe, couplé aux désaccords internes au BDP exacerbés par le conflit entre Ian Khama, son ancien président (exilé en Afrique du Sud depuis 2021 et ciblé par un mandat d’arrêt émis par le Botswana en décembre 2022 pour possession illégale d’armes à feu), et le président actuel Masisi, ayant mené le premier à fonder son propre parti) et à un score en baisse aux précédentes élections (2014 et 2019) pourrait favoriser l’opposition. Cependant, l’UDC connaît, elle-même, des turbulences, avec le retrait de la coalition du Parti du congrès botswanais (BCP) en juillet 2023, fragilisant son unité, cruciale pour pouvoir rivaliser avec le capital politique important accumulé depuis plus de cinq décennies par le BDP. Malgré le climat d’incertitude, la situation politique demeurera stable jusqu’aux élections, étant donné la majorité confortable du BDP à l’Assemblée, et le bon déroulement des élections sera assuré par des institutions démocratiques toujours solides.

Les relations avec l’Afrique du Sud se renforceront encore, notamment à travers le déploiement de projets d’infrastructure transfrontaliers. La Namibie et le Botswana poursuivent leur rapprochement, la restriction à la libre circulation des personnes ayant été levée en février 2023. Les relations seront également renforcées avec l’Angola, qui souhaite également développer son secteur diamantifère et avec qui le Botswana a signé en juillet 2023 des accords relatifs à une plus forte coopération dans les domaines énergétiques et des services aériens. Son statut de démocratie africaine stable permettra au pays de maintenir ses liens étroits avec ses partenaires commerciaux traditionnels (Europe et Amérique du Nord). Sa position stratégique vis à vis de ces derniers sera accru par la recherche de l’Europe d’une sécurité énergétique, à laquelle le Botswana peut en partie répondre.

Dernière mise à jour : septembre 2023

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