L'inflation élevée limite la croissance intérieure
Le paysage économique de l'Islande continuera d'être influencé par ses principaux secteurs d'exportation, principalement l'aluminium, les fruits de mer et le tourisme. L'industrie de l'aluminium est confrontée à des défis liés à des perspectives macroéconomiques moroses et à la dynamique de la transition énergétique mondiale, mais les prix restent supérieurs aux niveaux prépandémiques, ce qui constitue une lueur d'espoir. Le secteur des fruits de mer bénéficie de prix élevés, potentiellement soutenus par l'effet El Niño en 2024, ce qui contribue à sa résilience globale. L'industrie touristique islandaise reste solide, avec un profil "haut de gamme" qui la protège des effets d'un ralentissement du tourisme mondial. Malgré des incertitudes économiques plus larges, la combinaison de ces secteurs montre la capacité d'adaptation et la résilience de l'Islande à relever les défis mondiaux en 2024.
En 2024, l'économie islandaise sera confrontée à des vents contraires, la demande intérieure étant sur le point de ralentir. La persistance d'une inflation élevée, qui devrait rester forte tout au long de l'année, associée à un marché du travail en perte de vitesse, contribuera à ce ralentissement. Le taux directeur particulièrement élevé, qui s'établira à 9,25 % en décembre 2023, devrait freiner l'activité économique et se maintenir jusqu'à ce que l'inflation s'aligne sur son objectif. Le gouvernement actuel adopte une approche prudente en ralentissant les investissements et les dépenses publiques afin d'atténuer les pressions inflationnistes.
Des soldes plus solides en 2024
En 2023, la balance des comptes courants devrait être positive pour la première fois depuis 2020. Cela s'explique par l'amélioration de la balance des services due à la forte reprise du tourisme. Le principal facteur négatif reste le déficit de la balance des biens, qui s'est même creusé en 2023. Les exportations de biens ont chuté en raison de la baisse de la demande extérieure, tandis que les importations ont continué d'augmenter en raison de la vigueur de la demande intérieure. En outre, la balance des revenus primaires, qui reflète les recettes d'investissement, est redevenue excédentaire.
La dette et le solde publics de l'Islande devraient s'améliorer en 2024. L'administration actuelle ralentissant stratégiquement les investissements et les dépenses publics pour atténuer les pressions inflationnistes, on s'attend à ce que le déficit public s'améliore. Par conséquent, cette approche devrait contribuer à une amélioration du ratio dette/PIB. Malgré ces efforts, le pays est sur le point d'enregistrer un déficit pour la sixième année consécutive. L'équilibre délicat entre la prudence budgétaire et la stabilité économique reste une préoccupation majeure alors que l'Islande est confrontée à des taux d'intérêt élevés.
L'éruption volcanique perturbe
Les récentes éruptions volcaniques en Islande ont jeté une ombre sur le pays, entraînant un ralentissement à court terme du tourisme et nécessitant le déplacement de près de 4 000 personnes, soit près de 1 % de la population. L'impact sur le logement a suscité un débat animé sur l'immigration, certains préconisant de donner la priorité aux citoyens islandais dans l'attribution des logements.
Les prochaines élections législatives sont prévues avant septembre 2025 et, étant donné que la coalition actuelle composée du mouvement gauche-vert, du parti progressiste et du parti de l'indépendance recueille collectivement environ 33 % des voix, on ne s'attend pas à ce que des élections anticipées soient convoquées. Les dernières élections ont eu lieu juste un mois avant la date finale possible. En 2024, la nation aura également une élection présidentielle en juin, le président sortant ayant choisi de ne pas se représenter. Les candidats s'efforcent actuellement d'obtenir les 1 500 signatures d'électeurs nécessaires pour accéder au scrutin. Malgré la dynamique électorale, il est important de noter que la présidence en Islande a un pouvoir limité.