Niger

Afrique

PIB / Habitant ($)
592,2 $
Population (en %année%)
26,0 Millions

Evaluation

Risque Pays
D
Climat des affaires
C
Précédemment :
C decrease
Précédemment :
C

suggestions

Résumé

Points forts

  • Sixième producteur mondial d’uranium en 2019
  • Exportateur net de produits pétroliers et d’or
  • Effort d’investissement dans l’agriculture et les infrastructures
  • Membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
  • Soutien financier des créanciers multilatéraux

Points faibles

  • Économie vulnérable aux chocs climatiques et aux fluctuations des cours des matières premières
  • Économie encore largement dépendante d’une agriculture de subsistance
  • Croissance rapide de la population, grande pauvreté (IDH le plus faible du monde), situation de crise alimentaire chronique
  • Système de perception des taxes et des droits de douane déficient
  • Corruption endémique et importance du secteur informel
  • Frontières poreuses favorisant l’immigration illégale et les trafics (or, pétrole…)
  • Détérioration de la situation sécuritaire et attaques terroristes

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
34%
Mali
26%
Nigéria
10%
Turquie
5%
Tchad
4%

Import des biens en % du total

Chine 23 %
23%
Europe 22 %
22%
Thaïlande 18 %
18%
Nigéria 7 %
7%
États-Unis d'Amérique 4 %
4%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance soutenue par les projets d’investissement dans le secteur pétrolier

En 2021, la croissance de l’activité économique est revenue à un niveau proche de celui d’avant la crise déclenchée par la pandémie de la COVID-19. En 2022, la poursuite des grands projets d’infrastructures et l’exploitation de nouveaux champs pétroliers destinés à l’exportation devraient soutenir l’accélération du rythme de croissance. L’investissement sera particulièrement soutenu par la construction de l’oléoduc Niger-Bénin, de près de 2 000 km, par la China National Petroleum Company. Retardé par la pandémie, ce projet de 7 milliards USD a été relancé en mai 2021 et pourrait augmenter significativement la capacité d’exportation du pays d’ici 2023.

De plus, l’investissement dans le projet de corridor économique Lomé-Ouagadougou-Niamey, qui pourrait permettre d’améliorer la connectivité régionale, et dans le barrage hydroélectrique de Kandadji seront aussi porteurs. Les secteurs de la construction et des services devraient bénéficier de ces investissements massifs. Aussi, la bonne tenue de la production aurifère et pétrolière avec des cours des matières premières élevés devrait soutenir la reprise des exportations. Toutefois, la production uranifère chutera suite à la fermeture de la mine d’Akouta (en mars 2021), limitant la contribution du commerce extérieur à la croissance. L’agriculture (42 % du PIB), dont dépend 80 % de la population, bénéficiera de la réouverture des frontières avec le Nigeria. En outre, le dynamisme de la production agricole sera soutenu par l'initiative 3N (« les Nigériens Nourrissent les Nigériens »). Les perspectives favorables de ce secteur soutiendront la consommation des ménages. Cependant, cette reprise, au même titre que celle de l’investissement privé, pourrait être entravée par les conditions climatiques (inondation, sécheresse, invasion de criquets) et la persistance des menaces sécuritaire.

Consolidation budgétaire et creusement du déficit courant

Le déficit budgétaire devrait continuer à décroître, principalement en raison de l’augmentation des recettes. Les droits de douane et l’amélioration de la mobilisation des revenus fiscaux (après une détérioration liée à la pandémie) y contribueront. Du côté de la dépense, le gouvernement mettra l’accent sur la réduction de la masse salariale, qui absorbe près du tiers des recettes fiscales. Les dépenses d’investissement en capital, financées sur des ressources extérieures, augmenteront. Les tensions budgétaires persisteront avec l’instabilité sécuritaire du pays, puisque le pays consacrait, en 2021, près de 10 % de son budget aux dépenses militaires et de sécurité. Le financement s’appuiera essentiellement sur les ressources extérieures concessionnelles. La dette publique extérieure (près de 70 % de la dette publique) est déjà largement détenue par des créanciers multilatéraux, réduisant le risque de surendettement. Le pays continuera de bénéficier du programme triennal de FEC d'un montant de 278,5 millions USD, approuvé en décembre 2021 par le FMI , après celui de 167,9 millions USD de 2017 à 2020.

En 2022, le déficit courant devrait se creuser. L’accroissement des recettes d’exportations sera progressif et ne pourra pas compenser la hausse de la facture d’importations. Le solde commercial restera donc largement déficitaire, principalement à cause des importations de biens d’équipements nécessaires aux projets d’infrastructures. Le déficit du compte des revenus primaires se creusera sous l’effet des rapatriements des dividendes des non-résidents, alors que celui des transferts courants conservera son excédent, lié à la coopération internationale courante et aux envois de fonds des expatriés. Outre les aides multilatérales, le déficit sera également financé par un rebond des IDE (principalement de la Chine et de la France), qui devraient doubler entre 2021 et 2022 grâce au déploiement des infrastructures publiques attirant les investissements privés.

Nouveau président, mais défis sociopolitiques et sécuritaires persistants

L’ancien ministre Mohamed Bazoum, issu du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), a été assermenté président, en avril 2021, après avoir survécu à une tentative de coup d'État par des dissidents de l’armée. De plus, le résultat de l’élection, tenue en février, a été contesté par le candidat de l’opposition Mahamane Ousmane (président renversé en 1986 par un coup d’Etat), entretenant la colère de l’opposition après des années de résultats litigieux sous le PNDS. La stabilité sociale et politique restera d’autant plus fragile dans un pays où la prévalence de la pauvreté reste forte, et les famines, régulières.

De plus, le risque politique associé aux attaques terroristes reste élevé. La région de Tilllabéri, dite des « trois frontières » (avec le Bénin, le Burkina Faso et le Mali) est régulièrement frappée par les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida ou à l’Etat islamique, faisant au moins 69 morts lors de l’attaque du 2 novembre 2021 à Banibangou. La lutte contre la menace terroriste dans le Sahel reste au cœur de la coopération internationale du pays, notamment au sein du G5 Sahel.

Dernière mise à jour :janvier 2022

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