Cuba

Amérique du Nord

PIB / Habitant ($)
9 477,9 $
Population (en 2021)
11,2 Millions

Evaluation

Risque Pays
E
Climat des affaires
E
Précédemment :
E
Précédemment :
E

suggestions

Résumé

Points forts

  • Secteurs touristique et minier (nickel, cobalt) et potentiel agricole (sucre, tabac)
  • Ouverture au secteur privé individuel et coopératif de l’agriculture, du commerce, de la restauration et de la construction
  • Main-d’œuvre qualifiée et peu onéreuse
  • Secteurs médical et éducatif de qualité
  • Indicateurs sociaux relativement satisfaisants
  • Faible criminalité et lutte contre la corruption
  • Accord de dialogue et de coopération avec l’Union européenne

Points faibles

  • Vulnérabilités externes (climat, matières premières)
  • Faible productivité du secteur public et de l’agriculture
  • Faiblesse de l’investissement et des infrastructures
  • Processus administratif très lourd et réglementation commerciale encore très récente
  • Contrôle de l’État sur le commerce de gros, le crédit, ainsi que les échanges extérieurs et les investissements étrangers
  • Subventions sur les produits de base pesant sur les dépenses publiques
  • Accès réduit aux financements extérieurs
  • Larges pénuries

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
25%
Venezuela (République bolivarienne du)
23%
Russie (Fédération de)
18%
Uruguay
4%
Taïwan (République de Chine)
4%

Import des biens en % du total

Europe 32 %
32%
Chine 10 %
10%
États-Unis d'Amérique 9 %
9%
Argentine 7 %
7%
Mexique 7 %
7%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance ternie par l’inflation et l’ouragan Ian

La situation économique de Cuba a poursuivi sa lente amélioration en 2022. La consommation a profité des gains d’efficacité permis par l’unification monétaire de 2021 et de la vaccination intégrale de la population contre la COVID-19. Les ménages ont bénéficié de la reprise des transferts de fonds provenant des expatriés. La demande mondiale en nickel et en cobalt a stimulé les exportations minières (39% des exportations). La demande extérieure en sucre a aidé les exportations agricoles (14% des exportations). La reprise du tourisme à son niveau pré-pandémique a conforté la croissance. Toutefois, la consommation publique baissière et le maintien des sanctions américaines ont engourdi cette amélioration. Pour 2023, la tendance devrait se confirmer. La croissance augmenterait. Les transferts de fonds de la diaspora cubaine retrouveraient leur niveau pré-pandémique.

Outre le tourisme (10% du PIB en 2018), les exportations d’appareils médicaux et des vaccins Soberana 2 et Abdala contre la COVID-19 à destination de l’Asie du Sud-Est et du Venezuela consolideront la balance commerciale. Le plan d’urbanisation pour la zone de développement de Mariel bénéficierait au secteur de la construction. L’investissement privé profiterait des gains d’efficacité liés à l’unification monétaire et à la libéralisation modérée de l’économie. Toutefois l’administration Biden n’abrogera pas la loi Helms-Burton qui sanctionne les investissements d’entreprises étrangères. De plus, la consommation des ménages restera fragile, grevée par l’inflation alimentaire et énergétique. La guerre en Ukraine aggravera la pénurie alimentaire. En raison de la poursuite de l’embargo américain, la libération du marché de détail n’améliorera pas l’approvisionnement alimentaire de l’île. Enfin, l’ouragan Ian de septembre 2022 est le pire que l’île ait connu depuis 20 ans. Les dégâts sur les infrastructures routières et électriques pèseront sur l’activité. L’aide internationale (7,8 millions de USD de l’ONU et 2 millions de USD alloué par l’administration Biden) n’a apporté qu’un soutien ponctuel fin 2022. Le plan de reconstruction du gouvernement (au moins 2 millions de USD) ne permettra pas de compenser la totalité des dégâts pour 2023.

Une amélioration limitée des soldes public et courant

Depuis l’unification monétaire, qui a conduit à une réévaluation à la baisse du PIB, le ratio de dette a bondi). Malgré un accord de restructuration de sa dette, signé en 2015, le pays s’est trouvé en cessation de paiement en 2020. Un second accord a été trouvé avec le Club de Paris en 2021. Il a permis à Cuba de rembourser son défaut souverain de 1986tel que prévu en 2015. Il a effacé 8,5 sur 11,1 milliards de USD de dette, le reste étant converti en projets d'investissement et échelonné jusqu'en 2033. De plus, en 2021 le Club de Londres a proposé une décote de 60% pour la dette détenue majoritairement par le fonds d’investissement CRF Ltd. Cependant, en 2022 le gouvernement cubain a préféré assigner le fonds en justice, l’accusant d’avoir soudoyé des agents de la Banque Nationale de Cuba pour racheter de la dette cubaine à bas prix. L’affaire sera instruite en 2023 devant les tribunaux britanniques.

Dans ce contexte, le déficit public devrait poursuivre sa diminution. Le tourisme et l’extinction des dépenses liées au COVID-19 augmenteront les recettes. L’austérité budgétaire ciblera les dépenses de fonctionnement. . Le gouvernement cubain concentrera ses dépenses sur les infrastructures destinées à attirer des IDE. Les dépenses d’investissement pallieraient les dégâts de l’ouragan Ian. L’émission d’obligations sur le marché domestique permettra de financer principalement ce déficit. Les financements bilatéraux seront encore très rares en raison du maintien des sanctions américaines. Le Venezuela ne pourra pas financer le déficit cubain. Les investisseurs chinois resteront frileux.

Du point de vue des comptes extérieurs, le déficit ne s’améliora que légèrement. La stabilisation du CUP ne surenchérira pas la facture des importations. Les exportations minières (nickel) pâtiront du ralentissement mondial. Toutefois, les exportations de produits pharmaceutiques et agricoles (tabac, rhum, sucre) devraient augmenter en raison d’un rebond de la demande asiatique en 2023. Il en sera de même pour les exportations de services, tirées par la reprise du tourisme. Le ralentissement américain empêchera ne permettra pas aux transferts de fonds de la diaspora de retrouver leur niveau pré-pandémique. Les IDE demeureront limitées à cause du maintien des sanctions américaines. Le déficit courant sera principalement financé par l’émission d’obligations domestiques.

Des tensions sur fond d’inflation

Depuis octobre 2019, Miguel Díaz-Canel est président de la République de Cuba (Etat communiste à parti unique). Le gouvernement communiste est resté en place malgré les manifestations de juillet 2021 contre la vie chère, contre les pénuries et contre la répression des artistes. Des protestations ont éclaté durant l’été 2022 à travers le pays. La population y a exprimé son mécontentement face aux pannes d'électricité et aux pénuries alimentaires. Ce climat favorise l’expatriation des jeunes cubains, notamment à destination des Etats-Unis.

Du point de vue des relations extérieures, Cuba pâtit des sanctions américaines héritées de la Guerre Froide. L'absence de normalisation de ses relations avec l’administration Biden s’ajoute à un isolement régional de l’île. L’allié vénézuélien est en effet pénalisé par son contexte domestique difficile. Suite à son ralentissement économique, la Chine est rétive quant à de nouveaux investissements sur l’île. Par ailleurs, le soutien cubain à la Russie dans la guerre en Ukraine tend à enfermer l’île dans sa solitude stratégique.

Dernière mise à jour : juin 2023

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