Jamaïque

Amérique du Sud

PIB / Habitant ($)
7 032,2 $
Population (en 2021)
2,7 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
A4
Précédemment
C
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources naturelles (bauxite, sucre, banane, café) et touristiques
  • Emplacement géographique stratégique
  • Consolidation budgétaire de longue haleine
  • Importants transferts de la diaspora
  • Stabilité du cadre démocratique
  • Appartenance à la Communauté des Caraïbes (CARICOM)

Points faibles

  • Économie peu diversifiée et forte dépendance au tourisme, ainsi qu’aux remises d’expatriés
  • Vulnérabilité aux chocs externes (cyclones et tempêtes tropicales, conjoncture américaine, matières premières)
  • Faibles ressources budgétaires
  • Recours limité à l’innovation et la technologie : services à faible productivité
  • Informalité de l’économie (50 % de l’emploi non agricole en 2024)
  • Forte corruption, criminalité et main-d'œuvre largement non qualifiée, pesant sur le climat des affaires

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
34%
Europe
8%
Russie (Fédération de)
5%
Islande
3%
Royaume-Uni
2%

Import des biens en % du total

États-Unis d'Amérique 29 %
29%
Chine 6 %
6%
Europe 5 %
5%
Brésil 3 %
3%
Japon 3 %
3%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Reprise de la croissance, largement tributaire de l’économie américaine

L’économie jamaïcaine est entrée en récession en 2024, l’ouragan Beryl (juillet) et la tempête Rafael (novembre) ayant entraîné un recul de la consommation privée et une détérioration des exportations nettes. Au 3e trimestre, l’industrie minière a été particulièrement touchée, avec un recul des exportations d’alumine (-20 % en glissement annuel) et de bauxite (-28 %).

L’activité rebondira en 2025, portée par une reprise de la consommation privée, stimulée par le dynamisme du tourisme (22 % du PIB en 2024), les dépenses pré-électorales et la désinflation. Après avoir atteint un pic de 6,5 % en août 2024 en raison de la flambée des prix causée par l'ouragan, l'inflation est retombée à 5 % fin 2024, le point médian de la fourchette cible (4,0 % - 6,0 %) de la Banque de Jamaïque (BoJ). La BoJ a progressivement réduit son taux directeur à partir d’août 2024 (7 % à 6,75 %), jusqu’à 6 % en mars 2025. La consommation bénéficiera aussi de la vigueur du marché du travail, avec un taux de chômage historiquement bas (3,5 % en octobre 2024 contre 5,4 % au T1). Toutefois, le ralentissement américain pourrait peser sur le tourisme (50 % des arrivées en 2024) et les envois de fonds (17,4 % du PIB ; 65 % en provenance des E.U. en 2024). La politique migratoire plus stricte de l'administration Trump, par la menace qu’elle fait peser sur les Jamaïcains résidant aux États-Unis (1 million dont 5100 sous menace d’expulsion), pourrait aussi freiner ces envois. Par ailleurs, la consommation publique sera contrainte par la consolidation budgétaire. L’investissement privé étranger et national demeurera dynamique, porté par la poursuite des projets dans le tourisme et par des mesures annoncées par le gouvernement en novembre 2024. Parmi elles, un crédit d’impôt destiné aux investissements dans les zones à faibles revenus et la création d’un fonds dédié aux projets d’infrastructure en partenariat public-privé (PPP).

Les exportations de produits agricoles rebondiront en 2025, tandis que l’industrie minière (43 % des exportations totales en 2023) bénéficiera de la reprise des activités des usines d’alumine JAMALCO et de bauxite WINDALCO. Toutefois, la Jamaïque affrontera les nouvelles barrières commerciales de l’administration Trump. Même si le droit de douane de 25 % imposé en mars 2025 sur l’aluminium ne concerne pas la bauxite et l’alumine, les 10 % appliqués depuis début avril sur le reste des importations en provenance de l’île, constituent un risque compte tenu de la dépendance aux États-Unis (1er client, 47 % des exportations en 2023). Les principaux produits exportés vers les États-Unis sont l’aluminium (96 % sont destinées aux E.U.) ainsi que le sucre (79 % vers les E.U.), le café et les bananes.

Maintien de la rigueur budgétaire

L’excédent public s'est amélioré lors de l'exercice 2024/25 grâce à la maîtrise des dépenses et aux recettes non fiscales plus élevées, résultant de l’opération de titrisation d'actifs de l'aéroport NMIA. Le gouvernement s'est engagé à équilibrer le budget pour l'exercice 2025/26, qui sera réduit de 810 millions USD par rapport à 2023/24. Tout d’abord, les dépenses diminueront pour atteindre 30,5 % du PIB en 2025/26 contre 30,7 % en 2024/25, une baisse principalement imputable à la diminution des dépenses liées au service de la dette (29 % des dépenses totales en 2024/25 contre 35 % en 2025/26)). La priorité sera donnée à la réforme du secteur public (39,5 % des dépenses) initiée en 2022, qui concerne la transformation du système de rémunération et la simplification des échelles salariales. Les dépenses en capital (5 % des dépenses) financeront des projets d'infrastructure déjà en cours (projet d’autoroute côtière du sud, route périphérique de Montego Bay, etc.). Parallèlement, les recettes diminueront (30,6 % du PIB en 2025/26) en raison d’une baisse des recettes non fiscales après leur niveau élevé de 2024/25. Le budget prévoit des mesures visant à soutenir les ménages et les entreprises. Par exemple, le seuil d'imposition sur le revenu augmentera progressivement sur trois ans. Une réduction du taux de la taxe sur la consommation d’électricité sera mise en place pour les clients résidents. D’autres mesures sont prévues, comme une réduction de l'impôt sur les dividendes ordinaires pour les entreprises et individus non-résidents.

Quel que soit le résultat des élections, en maintenant un important excédent primaire (6 % du PIB en 2024/25), le gouvernement restera attaché à l’objectif de ramener le ratio de dette publique en dessous de 60 % du PIB d’ici 2027-28. La part du budget consacrée au paiement des intérêts s’est ainsi réduite (14 % des dépenses totales en 2025/26 contre 19 % en en 2021/22). La dette extérieure représente 63 % du total (février 2024), dont 95 % libellés en USD. Les créanciers privés, majoritairement obligataires, en détiennent 55 %, les créanciers multilatéraux 37 %.

L’excédent courant s’est réduit en 2024. Les événements climatiques ont entrainé une réduction des arrivées touristiques et une hausse du déficit commercial (23,5 % du PIB en 2024). Aux importations liées à la reconstruction s’est ajoutée la baisse des exportations minières et agricoles. Les remises d’expatriés ont légèrement diminué (-0,4 % par rapport à 2023), marquant leur troisième année de baisse consécutive, mais restent supérieures au niveau pré-pandémique. Malgré la baisse attendue de la facture énergétique et le dynamisme du tourisme, même susceptible d’être impacté par le ralentissement américain, l’excédent courant s’effritera de nouveau en 2025. En effet, l’affaiblissement de la demande américaine ralentira les exportations, tandis que les remises d’expatriés risquent de pâtir, outre d’une conjoncture américaine moins favorable, du durcissement de la politique migratoire. Les réserves de change resteront à un niveau confortable, couvrant 5,5 mois d’importations. Elles ont augmenté de près de 825 millions USD en 2024 pour atteindre 5,6 milliards USD à la fin de l'année.

Montée de l’opposition et criminalité persistante à l’approche des élections

Malgré un taux d’abstention record (63%), le Parti travailliste (JLP) de centre-droit, au pouvoir depuis 2016, mené par le Premier ministre Andrew Holness, a remporté 49 des 63 sièges aux élections générales de septembre 2020. Alors que les prochaines élections générales sont prévues pour septembre 2025, les perspectives d’une reconduction du JLP apparaissent incertaines. Le Parti national du peuple (PNP), principal parti d’opposition de centre-gauche dirigé par Mark Golding, semble gagner du terrain. Selon un sondage de janvier 2025 de l’institut local Don Anderson, le PNP recueille 35,4 % des intentions de vote, contre 30,7 % pour le JLP. De plus, lors des élections municipales de février 2024, le JLP a repris le contrôle de la convoitée Kingston and St Andrew Municipal Corporation. Plusieurs facteurs expliquent l’érosion du soutien au gouvernement. Tout d’abord, l’inflation continue d’alimenter le mécontentement. Surtout, l’insécurité reste une préoccupation majeure. Bien que le nombre total d’homicides soit passé de 1399, en 2023, à 1139 en 2024), la Jamaïque conserve l’un des taux d’homicides les plus élevés au monde (40 pour 100 000 habitants). Les autorités ont déployé des mesures drastiques, notamment l’instauration d’un état d’urgence (novembre 2022) sur une grande partie de l’île et l’adoption de peines alourdies contre la possession d’armes à feu. Ces politiques ont été renforcées à la suite de fusillades entre gangs en août 2024, conduisant à l’imposition d’un couvre-feu nocturne pendant 14 jours. Afin de répondre à la recrudescence des guerres de gangs, des efforts régionaux de lutte (Communauté des Caraïbes, CARICOM et l’Organisation des États Américains) ont également été entrepris.

Du côté de la politique étrangère, la Jamaïque maintient ses liens solides avec les États-Unis, son principal partenaire commercial. Cette coopération se traduit par une collaboration étroite dans la lutte contre le trafic d’armes et de stupéfiants. Cependant, les mesures protectionnistes et la politique migratoire stricte de l’administration Trump pourraient affecter les relations bilatérales. En outre, la Jamaïque continue de développer ses relations économiques avec la Chine, après avoir rejoint, en 2019, l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie, ce qui a permis au pays de bénéficier d’investissements chinois, notamment dans les infrastructures.

Dernière mise à jour : avril 2025

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