Lesotho

Afrique

PIB / Habitant ($)
1 166,2 $
Population (en 2021)
2,0 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
B
Précédemment :
C
Précédemment :
B

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources minérales (diamants)
  • Ressources hydriques importantes, potentiel hydroélectrique (projet LHWP-II)
  • Industrie de textile-habillement relativement développée
  • Potentiel touristique
  • Secteur bancaire bien capitalisé
  • Loti indexé au rand sud-africain

Points faibles

  • Forte dépendance à l’A.S. en termes d’approvisionnement en électricité et de transferts de fonds des mineurs émigrés (15,2% du PIB en 2022)
  • Agriculture exposée aux fréquentes catastrophes climatiques (sécheresses, inondations, tempêtes)
  • Perspectives budgétaires tributaires de la volatilité des transferts de l’UDAA (Union douanière d’Afrique australe) et des besoins d’un lourd secteur public
  • Instabilité politique, gouvernance fragile
  • Pauvreté et chômage élevés
  • Forte criminalité
  • VIH très répandu (21% des 15-49 ans) et présence importante de la tuberculose

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Afrique du Sud
43%
Europe
31%
États-Unis d'Amérique
23%
Swaziland, Kingdom of
1%

Import des biens en % du total

Afrique du Sud 84 %
84%
Chine 5 %
5%
Taïwan (République de Chine) 5 %
5%
Japon 1 %
1%
Zimbabwe 1 %
1%

Perspectives

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Une croissance économique dépendante des mégaprojets d’infrastructures hydrauliques et de l’Afrique du Sud

A l’instar de l’année passée, la croissance économique du Lesotho stagnera juste au-dessus de 2% en 2023, alors que le pays s’est fixé une cible de croissance annuelle de 5%, afin d’atteindre ses objectifs de développement national. L’activité économique de cette petite enclave dans le territoire sud-africain sera encore largement affectée par le ralentissement économique de son voisin (2% de croissance), l’Afrique du Sud constituant sa principale source de recettes d’exportations (50% du total en 2022) et d’envois de fonds des travailleurs expatriés, et son principal fournisseur de biens de consommation de base (85% du total). Cette année encore, la croissance sera largement portée par le secteur de la construction, avec les retombées de l’investissement dans la deuxième phase du projet d’hydroélectricité Lesotho Highlands Water Project (LHWP). Ce dernier, qui vise à fournir de l’eau potable à l’Afrique du Sud, tout en produisant de l’hydroélectricité pour le Lesotho afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du Mozambique et de son voisin sud-africain, constitue la force de développement économique du pays.

Par ailleurs, la contribution du commerce extérieur au PIB sera positive. En effet, en dépit du recul attendu des exportations de diamants lié à la baisse de son cours et au faible dynamisme des économies avancées, la diminution de la facture des importations fera plus que compenser celle des exportations, de telle sorte que les importations nettes contribueront positivement à l’expansion économique. Si les recettes exceptionnelles de l’Union douanière d’Afrique australe soutiendront l’investissement public (27% du PIB) dans le développement des infrastructures nationales, la contribution de l’investissement privé à la croissance du PIB restera négative. Celui-ci, encore trop peu développé et caractérisé par une faible productivité, pâtira des taux d’intérêt élevés, à l’origine d’un haut degré d’informalité. Enfin, la consommation des ménages (57% du PIB) sera contrainte par les niveaux élevés du chômage (18% de la population), de la pauvreté (32,4% de la population) et de l’inflation. Après avoir culminé en juillet 2022 à 9,8%, celle-ci devrait progressivement diminuer, à la faveur de la modération de l’inflation importée de l’Afrique du Sud et du resserrement monétaire de la Banque centrale du Lesotho (CBL) en phase avec celui de sa consœur sud-africaine.

Consolidation des soldes extérieurs et budgétaire

Alors que les résultats budgétaires du Lesotho sont très sensibles aux variations des recettes provenant de l’UDAA, les transferts exceptionnels (16,3% du PIB) de cette dernière offriront au gouvernement une opportunité d’assainissement budgétaire au cours de l’exercice fiscal 23/24. Toutefois, le déficit public restera élevé, en raison de la rigidité des dépenses gouvernementales (54% du PIB). En effet, en dépit d’un niveau élevé des recettes fiscales (22,6% du PIB) relativement aux autres pays de l’UDAA, la masse salariale du secteur public (15% du PIB et 75% des recettes fiscales en moyenne depuis l’exercice 21/22) et la lourdeur de celui-ci compromettent la viabilité des finances publiques. Alors que les conditions de financement du marché intérieur ont montré une amélioration en 2022, le gouvernement financera aisément son déficit public par le biais d’obligations domestiques. En outre, le Lesotho bénéficie d’un soutien continu des prêteurs multilatéraux et bilatéraux qui lui fournissent un financement extérieur bon marché. Si 80% de la dette publique du pays est libellée en devises étrangères, plus des ¾ de cette dette extérieure est contractée à des conditions concessionnelles ou quasi concessionnelles, atténuant le profil de risque de la dette publique du Lesotho.

En 22/23, le coût de la deuxième phase du LHWP (9,6% du PIB) a significativement aggravé le déficit de la balance courante. Si celui-ci devrait diminuer en 23/24, à la faveur de la baisse du déficit commercial (33,6% du PIB), lui-même lié à la diminution des achats dans le cadre du LHWP, son déficit structurel (c.-à-d. hors LHWP) se maintiendra, atteignant 4,5% du PIB. Le déficit de la balance des services (17% du PIB) – qui reflète les besoins d’importations de compétences et de main d’œuvre pour le LHWP – enregistrera, lui aussi, une légère amélioration. Si les revenus des travailleurs frontaliers ou expatriés en Afrique du Sud, (respectivement 18,9% et 5,5% du PIB) diminueront sous l’effet du ralentissement de la croissance sud-africaine, l’augmentation des transferts (22,4% du PIB) au titre de l’UDAA impactera positivement le compte des revenus. L’essentiel du déficit courant étant lié au LHWP, il se trouvera presque entièrement financé par des dotations en capital de l’Afrique du Sud et ne nécessitera donc qu’une légère ponction sur les réserves de change équivalentes à 3,6 mois d’importations.

Amélioration de la stabilité politique suite aux élections législatives d’octobre 2022

Le Lesotho, pourtant familier des épisodes de volatilité politique qui limitent la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles, a connu, le 7 octobre 2022, des élections législatives pacifiques. Le nouveau parti Revolution for prosperity (RFP), dirigé par l’homme d’affaire Sam Matekane, en est sorti vainqueur, en remportant 56 des 120 sièges à l’assemblée nationale. Il a formé une coalition gouvernementale avec l’Alliance des démocrates (AD) et le Mouvement pour le changement économique (MEC), disposant respectivement de 5 et 4 sièges. Parmi les partis d’opposition, le Congrès démocratique (DC) siégera à l’assemblée nationale avec 29 sièges, tandis que l’ancien parti au pouvoir, le All Basotho Convention (ABC), ne disposera désormais que de 8 sièges. La composition d’un parlement encore fragmenté ainsi que l’absence de majorité des deux tiers pour la coalition gouvernementale rendra probable la paralysie politique, alors que des facteurs sous-jacents de frustration sociale subsistent au sein de la population, parmi lesquels l’influence de l’armée (Force de défense du Lesotho), l’importance du chômage des jeunes et de la pauvreté, ou encore le manque de perspectives économiques. Toutefois, si la réforme institutionnelle récemment approuvée par le parlement venait à être adoptée par la Cour institutionnelle, la stabilité politique du pays pourrait être renforcée. Celle-ci vise, en effet, à réduire la probabilité d’effondrement du gouvernement, en empêchant les députés de changer de parti politique et en limitant le nombre de vote de confiance pouvant être prononcé contre le Premier ministre au cours de son mandat.

Dernière mise à jour : septembre 2023

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