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Libye

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Population 6,7 millions
PIB par habitant 5 813 $US
E
Evaluation des risques pays
E
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -29,5 28,3 -15,0 15,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 2,8 3,7 5,8 2,6
Solde public / PIB (%) -22,3 11,3 15,8 22,1
Solde courant / PIB (%) -8,5 18,1 16,6 24,5
Dette publique / PIB (%) 155,0 n.d. n.d. n.d.

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Importantes réserves de gaz et de pétrole (les plus importantes d’Afrique)
  • Très faible endettement extérieur
  • Importantes réserves de change, fonds souverain
  • Positionnement stratégique en Méditerranée, proximité avec l’Europe

POINTS FAIBLES

  • Dépendance extrême aux hydrocarbures (48% du PIB)
  • Morcellement économique et financier superposé aux divisions politiques et tribales favorisant l’insécurité
  • Importante insécurité avec la présence de groupes armés, comprenant des mercenaires (russes, soudanais, serbes, ukrainiens, syriens…) souvent manipulés par des puissances étrangères (Turquie, Russie, Emirats, Egypte…) aux intérêts économiques et/ou stratégiques conflictuels
  • Le sud-ouest du pays (Fezzan), plus touché par la pauvreté que les autres régions, fait face à la prolifération des trafics (humain, arme, drogue) et à l’animosité entre Touaregs et Toubous
  • Non respect de l’embargo de l’ONU sur les armes
  • Contrebande de pétrole, notamment avec la Tunisie
  • Environnement des affaires déficient (186/190 dans le classement Doing Business 2020) : corruption, mauvaise gouvernance, médiocrité des services publics
  • Destruction d’une grande partie des infrastructures du pays, notamment sanitaires et éducatives
  • Alimentation en électricité déficiente
  • Accès sélectif aux devises pour les importateurs

Appréciation du risque

Réunification laborieuse et fragile du pays

Les efforts en vue de la réunification institutionnelle, politique, économique, financière et militaire du pays, se sont poursuivis tout au long de 2021. Suite à l’accord de cessez-le-feu conclu sous l’égide de de l’ONU en octobre 2020 entre l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, à l’Est, et le Gouvernement d’entente nationale (GNA) basé à Tripoli, à l’Ouest, un Conseil présidentiel de trois membres représentant les trois régions, présidé par Mohamed el-Menfi, et un Gouvernement intérimaire d’union nationale (GUN), dirigé par le Premier ministre Abdelhamid Dbeiba, réunissant les protagonistes, ont été installés en mars 2021 par le Forum de dialogue libyen aux 75 membres désignés par l’ONU. Cependant, en septembre 2021, la Chambre des représentants, basée à l’Est, par un vote douteux, a retiré sa confiance au GUN, au motif qu’il aurait outrepassé ses pouvoirs intérimaires. Le Premier ministre a déclaré qu’il poursuivrait sa mission. Malgré un processus électoral et un rôle du président arrêtés unilatéralement par la Chambre et contestés par le Haut conseil d’Etat (sénat), basé à l’Ouest, des élections présidentielle et législatives sont prévues cette année à une date indéterminée. Un référendum constitutionnel est aussi prévu. Ce faisant, le déroulé s’écarte de celui prévu initialement au Processus de Berlin sous présidence conjointe de l’Allemagne, de la France, et de l’Italie, et sous l’égide de l’ONU, qui conditionnait la tenue des élections à l’adoption d’une constitution, à la réunification du pays divisé depuis 2014, et à l’évacuation des combattants étrangers estimés à 20 000. Leur retrait, piloté par le Comité militaire conjoint libyen sous l’égide de la Mission d’appui des Nations Unies, qui aurait dû intervenir en janvier 2021, dépendra de la bonne volonté de leurs commanditaires. L’acceptation des résultats électoraux est problématique et incertaine, tout comme les prochaines étapes de la réunification (réunion des deux banques centrales, des systèmes bancaires, et des armées), et la fin des ingérences extérieures.   

 

Economie tributaire du pétrole et des conditions sécuritaires

La croissance vertigineuse de 2021, liée au redémarrage de l’activité pétrolière, fera place à une croissance raisonnable en 2022. Elle sera en phase avec une production pétrolière qui passerait de 1,15 million de barils par jour (b/j), le niveau de 2019, à 1,25 million et un prix moyen du Brent toujours favorable. Cela rejaillira sur les exportations (48 % du PIB) composée à 87 % de pétrole et à 5 % de gaz. Comme elles progresseront plus rapidement que les importations, la contribution des échanges à la croissance restera positive. Evidemment, toute nouvelle atteinte sécuritaire sur les installations (blocage des ports, sabotage de conduits) remettrait en cause ce scénario. La consommation des ménages (68 % du PIB en termes de demande) profitera de cette embellie pétrolière, mais aussi de l’amélioration de la situation institutionnelle. L’inflation, qui avait bondi en 2021, suite à la dévaluation en janvier de 70 % du cours officiel du dinar, devrait s’assagir. Cependant, une détérioration de la situation sanitaire, toujours possible, alors que seulement 7 % de la population avait été totalement vaccinée au 4 novembre 2021, refroidirait les ménages. De plus, la disponibilité en espèces auprès des banques reste insuffisante, du fait de la réticence des acteurs économiques à y déposer leurs avoirs. L’investissement restera faible. Malgré le fort potentiel, les investisseurs étrangers restent prudents, du fait de l’insécurité et du délabrement des infrastructures. Pourtant, plusieurs compagnies étrangères ont décidé d’effectuer des forages de développement sur le champ de Sharara, tandis que la compagnie pétrolière nationale (NOC) et Total vont lancer la construction de projets gaziers pour 3 milliards USD, et ENI et Total, deux projets photovoltaïques. En février 2021, la NOC, basée à Tripoli, a vu le retour de la branche dissidente, basée à l’Est. Cependant, son puissant président Mustafa Sanalla continuait d’entretenir un rapport conflictuel avec le ministre de l’énergie, témoignant de l’enjeu représenté par le contrôle de la ressource pétrolière. L’investissement public, jusque-là évanescent, devrait profiter de l’amélioration de la situation tant institutionnelle que sécuritaire, ainsi que de la création d’un fonds pour le développement du croissant pétrolier et du sud-est, en vue de mieux répartir la manne pétrolière.

 

Des comptes excédentaires grâce au pétrole et des réserves confortables

Le budget pour 2021, qui devait être adopté seulement en fin d’année, du fait de la difficulté à le « réunifier », a dégagé un excédent très élevé, grâce à l’envolée des recettes pétrolières (55 % des recettes). Celui de 2022 devrait aussi se solder par un excédent, même si moins important compte tenu d’une progression plus importante des dépenses, dans lesquelles les salaires et les subventions représentent une part très importante. Les « deux » banques centrales et les banques commerciales locales n’auront donc pas besoin d’être sollicitées. La dette publique, essentiellement domestique, devrait donc s’alléger.

 

Les exportations d’hydrocarbures entretiendront le considérable excédent de la balance des biens, que le déficit des services lié à l’exploitation de ces hydrocarbures ne fera qu’entamer. La dette extérieure du pays ne représente que 14 % du PIB et les réserves des deux banques centrales s’élevaient encore à 50 milliards USD fin 2020, malgré une année qui les ont vu ponctionner pour financer le budget et fournir des devises aux importateurs. L’ancrage de la monnaie au Droit de tirage spécial (DTS), unité de compte du FMI, ne devrait pas être menacé. En novembre 2021, le cours parallèle n’était que 4 % supérieur à l’officiel. Par ailleurs, la Libya Investment Authority, le fonds souverain, détenait plus de 68 milliards USD à fin 2019, mais ces fonds sont gelés depuis 2011 par les résolutions de l’ONU.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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