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Mozambique

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Population 32,1 millions
PIB par habitant 492 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -1,2 2,3 3,9 4,7
Inflation (moyenne annuelle, %) 3,1 5,7 9,8 8,5
Solde public / PIB (%)* -5,4 -4,8 -3,6 -4,3
Solde courant / PIB (%) -27,6 -23,8 -34,8 -37,5
Dette publique / PIB (%) 120,0 106,4 102,5 102,6

(e) : Estimation (p) : Prévision *dons inclus

POINTS FORTS

  • Situation géographique privilégiée : longue façade maritime, proximité avec le marché sud-africain
  • Importantes richesses minières (charbon), agricoles et potentiel hydroélectrique
  • Immenses ressources gazières découvertes au large des côtes en 2010

POINTS FAIBLES

  • Faible diversification ; dépendance aux cours des matières premières (aluminium, charbon)
  • Insuffisance des infrastructures de transport et portuaires qui contraint toujours les capacités d’exportation de matières premières
  • Système bancaire contraint par les besoins de financement du gouvernement
  • Environnement politique et sécuritaire instable
  • Faiblesse de la gouvernance
  • Conditions climatiques difficiles

Appréciation du risque

Malgré la menace sécuritaire, l’activité continue de se relever

Plongée en 2020 dans sa première année pleine de récession depuis près de 30 ans par la crise liée à la pandémie de la COVID-19, l’économie a renoué avec une modeste croissance en 2021. En 2022, l’activité devrait se renforcer, soutenue par la mise en production de gaz naturel liquéfié (GNL) au site offshore de Coral South. D’une capacité annuelle de 3,4 millions de tonnes, le projet devrait fortifier les exportations à partir de juin. La contribution des exportations nettes à l’activité sera également tirée par l’orientation favorable de la demande extérieure pour le charbon et l’aluminium. La contribution de l’investissement devrait rester porteuse grâce aux opportunités dans le GNL. Néanmoins, l’insurrection islamiste dans le Cabo Delgado, région clef pour la production de gaz, retardera les investissements privés dans les projets les plus importants, pesant sur sa contribution. Ainsi, la situation sécuritaire a poussé l’entreprise française TotalEnergies à interrompre un projet majeur de développement (20 milliards d’investissement USD) en avril 2021, et une reprise en 2022 reste très incertaine. De plus, celui, mené par l’entreprise américaine ExxonMobil, est aussi retardé par ces problématiques. Si les dépenses publiques d’investissement devraient augmenter, les difficultés budgétaires limiteront également l’apport de la formation brute de capital fixe. La consommation privée continuera de se relever, à mesure que la campagne d’inoculation contre la COVID-19 avance (moins de 10 % de la population vaccinée fin 2021), et que les restrictions pesant sur l’activité commerciale sont levées. Elle bénéficierait aussi du progrès espéré de la production agricole en 2022, puisque plus de 70 % de la population dépend encore des revenus de ce secteur. Une reprise épidémique et les déplacements forcés de population dans le Cabo Delgado constitueront, néanmoins, des risques importants.

 

Réduction des déficits jumeaux, mais vulnérabilité persistante

En 2022, les efforts d’assainissement budgétaire, interrompus par la pandémie, devraient reprendre. En élargissant l’assiette fiscale, modernisant le système de collecte, ou incitant les contribuables à respecter leurs obligations fiscales, les autorités espèrent améliorer le revenu de l’impôt. L’augmentation des recettes publiques recevra le concours des revenus tirés du début d’exploitation du projet Coral South. Les charges de la dette (15 % des recettes de l’Etat) et la masse salariale (plus de 50 %) maintiendront la pression sur les dépenses publiques, mais certaines mesures devraient être mises en place pour les maîtriser, à l’image de la règle visant à ne recruter un fonctionnaire qu’après le départ de trois. L’augmentation des dépenses d’investissement en capital sera essentiellement financée par les dons extérieurs. Ceux-ci permettront de limiter le recours à l’endettement, qui restera néanmoins nécessaire pour financer le déficit, alors que la dette publique est encore à des niveaux préoccupants. Les retards dans les projets gaziers, et les recettes associées, pourraient pousser à retravailler l’accord de restructuration de l’Eurobond tombé en défaut en 2017.

 

En 2022, l’ample déficit courant sera encore entretenu par l’impact des grands projets, notamment de GNL, sur le déficit commercial. Leur suspension pourrait néanmoins réduire les importations d’équipements visant à leur réalisation et le recours aux services d’ingénierie. La balance commerciale pourrait aussi s’améliorer grâce au début des exportations depuis le site de Coral South. Bien que plus anecdotique, le déficit du compte des revenus, sera grevé par les rapatriements de profits des investissements. Le déficit courant sera légèrement atténué par l’excédent du compte des transferts, principalement entretenu par la coopération internationale courante. Les IDE et l’aide internationale devraient financer une grande partie du déficit. Néanmoins, la suspension des projets constitue un risque pour les flux entrants d’IDE, menaçant d’accentuer les pressions sur le métical et les réserves de change (6 mois d’importations hors grands projets).

 

Situation sécuritaire encore préoccupante dans le Cabo Delgado

Le groupe islamiste « Al-Shabaab », qui a prêté allégeance à l’Etat Islamique, poursuit son insurrection, débutée en 2017, dans la région du Cabo Delgado, au nord. Suite à une attaque sur la ville portuaire de Palma fin mars 2021, non loin du projet gazier piloté par TotalEnergies, ce dernier l’a suspendu. L’appui des troupes rwandaises, depuis juillet 2021, a, certes, permis de reprendre les villes de Mocímboa da Praia, Palma and Mueda, mais, les grands groupes pétroliers ne devraient vraisemblablement pas revenir, tant que la situation n’est pas mieux contrôlée. Malgré le soutien de troupes de la SADC, l’insurrection islamiste constituera probablement la principale menace sécuritaire. En revanche, celle représentée par la junte militaire Renamo (JMR) semble s’être réduite en 2021. L’assassinat de Mariano Nhongo, chef autoproclamé de la JMR, par les forces mozambicaines, en octobre 2021, et la reddition de nombreux membres devraient porter un coup à la rébellion. Ces factions armées ont été responsables d’attaques dans les provinces de Sofala et Manica, au centre du pays, depuis 2019. Issues de la branche politique de la Renamo, elles s’en sont dissociées après que son leader élu, Ossufo Momade, a signé un accord de paix avec le président Filipe Nyusi. Ce dernier a été réélu pour un second mandat de cinq ans suite aux élections générales d’octobre 2019, entachées d’accusations de fraude, qui a également vu le Frelimo, au pouvoir depuis 1975 et l’indépendance du pays, obtenir 184 des 250 sièges de l’Assemblée. Malgré l’apaisement de la situation au centre du pays, les tensions séculaires entre ces deux partis, héritées de la guerre civile post-indépendance (1975-1992), pourraient être ravivées à l’occasion des prochaines échéances électorales nationales, prévues en 2024. Dans ce contexte, le climat social reste très fragile. L’environnement politique instable et la corruption participent à la perception d’un climat des affaires difficile.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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