Mozambique

Afrique

PIB / Habitant ($)
581,0 $
Population (en 2021)
32,9 Millions

Evaluation

Risque Pays
D
Climat des affaires
D
Précédemment :
D
Précédemment :
D

suggestions

Résumé

Points forts

  • Position géographique favorable : long littoral, proximité du marché sud-africain
  • Importantes ressources minérales (charbon, pierres précieuses) et agricoles, et potentiel hydroélectrique
  • Énormes champs de gaz offshore, investissements massifs dans des mégaprojets de GNL et nouvelles possibilités d'exportation
  • Position géographique favorable : long littoral, proximité du marché sud-africain

Points faibles

  • Faible diversification, dépendance à l'égard des prix des matières premières (aluminium, charbon)
  • Infrastructures portuaires et, plus largement, de transport inadéquates, ce qui limite les capacités d'exportation de matières premières
  • Le système bancaire est contraint par les besoins de financement du gouvernement
  • Environnement politique et sécuritaire instable
  • Faible gouvernance
  • Conditions climatiques difficiles

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
24%
Inde
21%
Afrique du Sud
14%
Chine
8%
Corée du Sud
6%

Import des biens en % du total

Afrique du Sud 31 %
31%
Chine 12 %
12%
Inde 8 %
8%
Europe 8 %
8%
Émirats arabes unis 7 %
7%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une activité économique robuste, portée par le développement du GNL

En dépit de la dégradation de l’environnement international liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’activité économique du Mozambique s’est consolidée en 2022, à la faveur d’une campagne de vaccination réussie et d’un secteur des services dynamique (45% du PIB), désormais libéré des restrictions liées au Covid. La croissance économique restera robuste en 2023, alors que le premier projet de gaz naturel liquéfié (GNL), la plateforme offshore Coral South gérée par le groupe italien ENI, est entré en production fin 2022 et atteindra sa pleine capacité de 3,4 millions de tonnes de GNL par an. L’activité économique sera donc largement portée par la hausse des exportations de gaz mais aussi de charbon, dont l’extraction augmentera, et d’aluminium. Couplé à une baisse de la facture des importations, la contribution des importations nettes à la croissance sera positive. En outre, dans le cadre du plan de relance budgétaire (le Pacote de Aceleração Económica, PAE) mis en œuvre par le gouvernement sur la période 2023-2024, l’investissement public soutiendra, lui aussi, l’activité économique. Ce programme de soutien économique post-Covid devrait améliorer l’environnement des affaires en simplifiant les procédures administratives et en améliorant la qualité des infrastructures (routes, santé et éducation, énergie, accès à l’eau et aux télécommunications).

De plus, et malgré la situation sécuritaire toujours préoccupante dans le nord du pays, la contribution de l’investissement privé restera porteuse grâce au développement dans les secteurs minier et gazier. A ce titre, l’activité de construction du projet de GNL de TotalEnergies devrait reprendre en 2023, alors qu’elle avait été interrompue en 2021, en raison d’une attaque djihadiste sur le site gazier de l’entreprise. Enfin, la consommation privée continuera de se relever, soutenue par des mesures prises par le gouvernement pour atténuer l’impact de la hausse des prix sur les ménages, mais elle restera contrainte par le niveau élevé de l’inflation. Alors que cette dernière s’est accélérée en 2022, sous l’effet de la hausse des prix agricoles intérieurs liée à d’importantes inondations et de l’augmentation des prix internationaux des produits de base suite à la guerre en Ukraine, la politique monétaire proactive de la Banque centrale du Mozambique devrait toutefois permettre de contenir les anticipations d’inflation en 2023.

Persistance des déficits jumeaux, en dépit des efforts de consolidation budgétaire

Malgré des efforts d’assainissement budgétaire, le déficit public se creusera, en raison de dépenses à court terme toujours élevées. En effet, la hausse des recettes publiques – générée par l’augmentation des exportations de GNL et l’amélioration des capacités de collecte des impôts sur le revenu des personnes physiques et sur les sociétés (10% du PIB), ainsi que le soutien budgétaire extérieur (2,8% du PIB) – ne suffira pas à compenser la hausse des dépenses à court terme. En dépit de la baisse des coûts liés à la pandémie, les dépenses relatives à la situation humanitaire et sécuritaire dans le nord du pays, les mesures de relance budgétaire du PAE, le service de la dette et les dépenses de défense continueront à faire pression. Afin de financer son déficit public, le Mozambique émettra des Bons du Trésor sur son marché intérieur, ce qui constituera sa principale source de financement, et bénéficiera, par ailleurs, des décaissements de ses partenaires multilatéraux. En effet, malgré le niveau préoccupant de la dette publique du Mozambique, l’accord sur le programme de financement de 456 millions de dollars sur trois ans conclu avec le FMI en mai 2022, assurera un point d’ancrage politique pour l’assainissement budgétaire progressif et le renforcement institutionnel de l’Etat, qui a ainsi vu augmenter les dons des bailleurs de fonds internationaux. La Banque Mondiale a, par exemple, approuvé un soutien budgétaire de 300 millions de dollars en juillet 2022, tandis que l’Union Européenne devrait verser une subvention budgétaire de 50 millions de dollars en 2023.

L’important déficit structurel du compte courant s’est considérablement creusé en 2022, en raison de la hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que d’importations massives pour la construction de la plateforme offshore Coral South : 4,4 milliards de dollars d’importations (25% du PIB) ont été enregistrés au premier trimestre 2022. En 2023, la baisse significative du déficit commercial ne compensera pas la hausse de celui des services, de telle sorte que le déficit courant continuera de s’aggraver. En effet, la facture des importations restera élevée en raison de la poursuite de la construction du projet gazier de TotalEnergies, mais elle sera compensée par la forte hausse des revenus des exportations de gaz, d’aluminium et de charbon. Du côté des services, le déficit se creusera du fait de la hausse des besoins de l’industrie gazière. De même, le compte des revenus primaires restera déficitaire, eu égard au paiement d’intérêts sur la dette et à l’augmentation des bénéfices rapatriés à mesure que l’exploitation gazière démarre. Alors que le déficit de la balance courante lié aux grands projets de ressources naturelles (« mégaprojets ») sera entièrement financé par les crédits commerciaux et les IDE, le Mozambique puisera dans ses réserves de change croissantes (3,8 mois d’importations en 2023) pour financer son déficit hors mégaprojets (27,5% du PIB).

Situation sécuritaire toujours préoccupante dans le Cabo Delgado

Le parti au pouvoir, le Frelimo, est parvenu à maintenir son emprise sur l’environnement politique depuis les dernières élections générales de 2019 et a réélu le président Felipe Nyusi à la tête du parti pour un troisième mandat de 5 ans lors de son dernier congrès, en septembre 2022. Avec une majorité confortable de 184 sièges sur 250 au parlement, le Frelimo gouverne face à une opposition affaiblie par ses divisions internes : la Renamo qui dispose de 60 sièges et le Mouvement démocratique mozambicain (NDM) qui compte 6 sièges. Ainsi, malgré une coalition possible entre la Renamo et le NDM lors des prochaines élections générales en 2024, le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975, devrait conserver sa large majorité et maintenir le président Felipe Nyusi à la tête du pays grâce au vote d’un amendement constitutionnel. L’environnement politique et sécuritaire restera toutefois instable en raison de la violente insurrection islamiste du groupe « Ansar al-Sunnah » débutée en 2017 au nord du pays, dans la région du Cabo Delgado qui abrite une grande partie des réserves de GNL et de rubis, puis étendue aux provinces de Nampula et Niassa. Si la campagne anti-insurrectionnelle a progressé, soutenue par les soldats de la Communauté du développement de l’Afrique australe et du Rwanda, les territoires récupérés sont toutefois difficilement conservés par les forces de sécurité intérieure, malgré leur entrainement par les partenaires européens et américains.

Sur le plan international, le Mozambique approfondira ses liens avec l’Union européenne dans le cadre de projets de développement socio-économiques au Cabo Delgado visant à sécuriser la présence des multinationales européennes dans le secteur du GNL. Par ailleurs, le Portugal et l’Afrique du Sud resteront les principales sources d’investissement et de flux commerciaux dans les secteurs hors hydrocarbures.

Dernière mise à jour :juin 2023

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