Géorgie

Europe, Asie

PIB / Habitant ($)
6 670,7 $
Population (en 2021)
3,7 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
A3
Précédemment
B
Précédemment
A3

suggestions

Résumé

Points forts

  • Potentiel touristique, agricole, minéral et hydroélectrique (quasi-autosuffisance électrique)
  • Position géographique stratégique entre l’Asie centrale, la Russie, l’Europe et la Turquie
  • Soutien international, de nombreux accords commerciaux
  • Environnement des affaires de relativement bonne qualité

Points faibles

  • Faible diversification de l’économie, faible activité manufacturière (8% du PIB en 2021) et faible productivité de l’agriculture (7% du PIB, en 2021)
  • Déficit commercial structurel et faible valorisation des exportations
  • Système bancaire encore très dollarisé (53,5% des dépôts et 44,3% des crédits en mars 2023)
  • Pauvreté, économie informelle et population rurale élevées
  • Instabilité politique : division pro-occidentaux/pro-russes, Abkhazie et Ossétie du Sud occupées par les forces militaires russes
  • Déficit commercial structurel et faible valorisation des exportations

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Chine
13%
Azerbaïdjan
12%
Russie (Fédération de)
12%
Arménie
10%
Turquie
8%

Import des biens en % du total

Turquie 18 %
18%
Europe 15 %
15%
Russie (Fédération de) 14 %
14%
Chine 8 %
8%
États-Unis d'Amérique 7 %
7%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance ferme, mais assagie

Après une année 2022 dopée par l’essor de la plupart des secteurs de l’économie, ainsi que l’immigration russe, la croissance ralentira en 2023,. En termes de demande, la consommation finale (94% du PIB en 2022, à prix constants de 2015) restera son principal moteur. L’appréciation du lari, ainsi que le ralentissement de l’inflation, observé depuis plusieurs mois, agiront positivement sur la demande des ménages, qui gagnera en dynamisme. L’investissement brut en capital fixe (17% du PIB) contribuera encore positivement à la croissance du PIB. Les investissements directs étrangers représentaient 8% du PIB en 2022, avec une croissance en glissement annuel de près de 60%. Au premier trimestre 2023, près de la moitié des IDE provenaient des Pays-Bas et étaient consacrés au secteur manufacturier. Les exportations nettes de biens contribueront encore négativement à la croissance du PIB. En termes d’offre, les services (11% du PIB) devraient continuer de profiter de l’immigration russe et de ses capitaux, le tourisme n’étant pas en reste.

Sur le plan monétaire, en mai 2023, la Banque Nationale de Géorgie (NBG) a baissé son taux directeur de 50 pdb pour la première fois depuis mars 2022, à 10.50%. Cette décision a été motivée par la réduction des pressions inflationnistes, notamment importées, et l’absence d’effets de second tour (prix-salaires). La NBG mentionne, cependant, qu’il faut prêter attention au risque géopolitique. Le taux directeur de la NBG est resté à 10.50% lors de la réunion du comité de politique monétaire en juin 2023.

Une balance courante dépendante du tourisme et des transferts des expatriés, et une diminution du déficit public

En 2022, le déficit courant de la Géorgie s’est réduit de moitié, grâce au rebond de l’excédent des services (avec, notamment, la poursuite de l’essor du tourisme) et au dynamisme de la balance secondaire, portée par les transferts des expatriés. En 2022, la balance secondaire de la Géorgie a pu bénéficier d’une croissance exceptionnelle des transferts des expatriés (+43% en glissement annuel), particulièrement de Russie (+403%), représentant près de la moitié des transferts et près d’un dixième du PIB (l’ensemble des transferts représentant 18% du PIB). Le rythme des transferts d’expatriés devrait ralentir. On peut d’ores et déjà l’observer depuis le début de l’année : les montants transférés sont passés de 317 M $ en décembre 2022 à 159 M $ en avril 2023. L’appréciation du lari a aidé à contenir le prix des importations, malgré une forte inflation. En 2023, les échanges de biens resteront largement déficitaires (% du PIB), à la différence de ceux des services, soutenus une nouvelle fois par le tourisme (13% du PIB en 2022), et les technologies de l’information et de communication (5%). La balance des revenus primaires (composée des revenus d’investissements de la compensation des employés demeurera légèrement négative. Le déficit budgétaire devrait continuer de se réduire grâce aux recettes découlant de la forte croissance. Il en sera de même pour le ratio dette publique/PIB.

Un gouvernement en équilibre entre sa volonté d’adhérer à l’UE et le souci de ne pas fâcher Moscou, une population pro-européenne

La politique interne de la Géorgie est marquée par des tensions entre le parti au pouvoir depuis 2012, Rêve géorgien (RG-GD), ayant remporté 48% des voix et 90 sièges lors des élections législatives d’octobre 2020, et l’opposition (dont le principal parti est le Mouvement national uni, ayant recueilli 27% des voix et 36 sièges), qui avait, à l’époque, dénoncé des fraudes massives. Des fraudes furent également dénoncées par l’opposition lors élections municipales d’octobre 2021 lors desquelles le RG-GD a remporté 19 des 20 municipalités l’opposant au Mouvement national uni (et 47% des voix au total). L’arrestation de l’ancien président Mikheil Saakachvili, de retour d’un exil de près de 10 ans (contre lequel étaient engagées des poursuites judiciaires pour abus de pouvoir) la veille des élections municipales, a également alimenté la colère de l’opposition. En mars 2023, des manifestations ont éclaté dans la capitale, Tbilissi, après la tentative du Parlement de mettre en place une loi controversée (finalement révoquée), qui aurait obligé les organisations civiles et les médias à s’enregistrer comme des agents étrangers, dans le cas où plus de 20% de leur revenu proviendrait de sources internationales. Cette loi, jugée similaire à une loi russe adoptée en 2012, aurait, selon les manifestants, rapproché encore plus le pays de la Russie et ainsi compromis les relations de la Géorgie avec l’UE (il faut noter que le gouvernement n’a jamais clairement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, alors que la population soutient majoritairement l’Ukraine). Selon les sondages, plus de 3 quarts (voire plus de 80%) de la population est en faveur d’une adhésion à l’UE.

En mars 2022, la Géorgie a candidaté à l’adhésion à l’Union Européenne. En juin 2022, l’UE a indiqué que le pays devait satisfaire 12 conditions pour pouvoir en bénéficier, dont le renforcement de l’indépendance du système judiciaire. Dans une résolution de février 2023, le Parlement Européen a exprimé son inquiétude quant à la détérioration de l’état de santé de Saakachvili (toujours détenu en prison), et a appelé le gouvernement géorgien à le libérer, en indiquant que le traitement de prisonniers, tels que l’ancien président, est un test décisif pour l'engagement du gouvernement géorgien envers les valeurs européennes et ses aspirations européennes déclarées. Le Parlement Européen a également souligné que l’oligarque Bidzina Ivanishvili, créateur du parti RG-GD, a joué un rôle fondamental dans la détention de Saakachvili, dans le cadre d’une « vendetta personnelle ». Plusieurs manifestations ont eu lieu depuis le début de l’année 2023, dans le but de demander au gouvernement de libérer l’ancien président. Plus généralement, le gouvernement est accusé par la population d’emprisonner les opposants, de faire taire les médias indépendants et de collaborer avec le Kremlin.

Dernière mise à jour : septembre 2023

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