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Egypte

Egypte

Population 102,1 millions
PIB par habitant 4 144 $US
C
Evaluation des risques pays
B
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%)* 3,5 3,3 6,5 4,0
Inflation (moyenne annuelle, %)* 5,7 4,5 13,0 17,0
Solde public / PIB (%)* -7,5 -7,0 -6,5 -6,0
Solde courant / PIB (%)* -2,9 -4,4 -3,5 -3,0
Dette publique / PIB (%)* 85,3 89,2 90,0 90,0

(e) : Estimation (p) : Prévision * Année fiscale du 1er juillet - 30 juin. Données 2023 : AF22-23

POINTS FORTS

  • Marché important : plus de 100 millions d’habitants, population jeune et croissante
  • Situation géopolitique avantageuse, canal de Suez
  • Potentiel touristique
  • Potentiel gazier (Zohr) et minéral (or, kaolin, potasse, cuivre, zinc, plomb, feldspath)
  • Soutien politique et financier de monarchies du Golfe et de pays occidentaux
  • Programme d’appui du FMI
  • Endettement extérieur limité (29 % de la dette publique totale)

POINTS FAIBLES

  • Pauvreté (un tiers de la population), faible taux d’emploi chez les jeunes, faible participation des femmes
  • Faibles recettes publiques (20% du PIB) et informalité (la moitié de l’emploi)
  • Activisme djihadiste dans le Sinaï
  • Cohabitation difficile entre une partie de la majorité musulmane et la minorité chrétienne (10%)
  • Manque d’eau et dépendance au Nil
  • Déficit public et dette publique : besoin de financement excédant 30% du PIB
  • Système bancaire vulnérable au risque souverain, le secteur public absorbant les 2/3 du crédit
  • Cherté du crédit
  • Maigres exportations manufacturières et à faible valeur ajoutée, dépendance alimentaire
  • Opacité des entreprises dépendant de l’armée (30% de l’économie)
  • Corruption, manque de concurrence, bureaucratie (y compris dans les échanges extérieurs) défavorables à l’investissement, notamment étranger

Appréciation du risque

Le retour d’une croissance forte 

En dépit de la crise du COVID-19, l'économie a affiché une croissance positive, bien que moins vigoureuse, sur les exercices fiscaux 2020 et 2021. Le rebond de l’activité, entamé dès le second semestre de 2021, devrait s’accélérer en 2022, aidé par l'assouplissement en cours des mesures sanitaires et la reprise mondiale. Malgré une inflation plus élevée, principalement à cause des prix de l’énergie, la consommation des ménages (85 % du PIB) devrait rebondir grâce aux envois de fonds des expatriés et à l’introduction, en juillet 2021, d’un salaire minimum pour le secteur privé. La consommation des ménages dépendra également de la reprise progressive du secteur des services (55 % du PIB), en particulier du commerce, du transport et de l'hébergement, qui se redressent en même temps que l’économie mondiale, appuyant les nombreuses entreprises familiales faisant vivre la moitié des ménages. L'investissement a repris en 2021 grâce au développement du gaz et des installations portuaires. Toujours soutenus par des financements internationaux, les investissements publics, en particulier, se poursuivront dans les transports (rail et canal de Suez), le dessalement de l'eau de mer, le développement rural, le logement social et la création de la nouvelle capitale administrative, à l'Est du Caire. Suite à une réduction de 10 % à 8 %, le taux préférentiel pour les prêts aux PME de la Banque centrale devrait être maintenu sur l'année fiscale 2022, favorisant l’investissement privé. Les recettes d’exportation sont restées modérées au cours de l’exercice 2020/21, sous l'effet de la baisse des ventes d'hydrocarbures (1/4 des exportations de marchandises), de l'affaiblissement de la demande européenne (35 % des exportations) et nord-américaine en articles d'habillement, de la réduction de la demande indienne en engrais et du manque de touristes. En 2022, les projets énergétiques (plans de gazoducs) dynamiseront les exportations de biens, soutenues, surtout, par la hausse de 5 % de la production de gaz naturel et des prix mondiaux favorables. Après une chute de près de 70 % des revenus issus du tourisme, la levée progressive des restrictions aux voyages, notamment avec la reprise des vols en provenance de Russie vers les stations de la mer Rouge (interruption émise en 2015), soutiendra l’industrie (10 % de l'emploi et 6 % du PIB) et permettra de limiter la contribution négative des exportations nettes sur la croissance.

 

Reprise progressive de la consolidation budgétaire

Le déficit public devrait poursuivre son amélioration en 2021/22 grâce à la hausse des redevances énergétiques induites par le rétablissement du commerce mondial et les cours élevés. L’assainissement budgétaire reprendra ainsi avec le retour à un excédent primaire (solde hors intérêts) avoisinant les 1,5 % du PIN. Par conséquent, la dette publique, détenue en majorité par les banques domestiques et s’étant alourdie en 2021 avec les dépenses publiques en matière de santé et d’éducation, devrait se réduire en 2022. Malgré leur diminution, les intérêts de la dette resteront le premier poste de dépenses, absorbant 30 % des recettes publiques, et les subventions, le second avec 24 %, d’après le budget de l’exercice 2021/22.

 

Le déficit de la balance courante s’est accru en 2021 puisque les recettes d'exportation non-pétrolières (agrumes, légumes, appareils électroniques et électriques, or) ont été plus que compensées par la hausse des coûts d'importation (biens intermédiaires, pétrole, céréales), reflétant la reprise de l'économie productive et les prix élevés des matières premières. Au cours de l'exercice 2022, le déficit courant devrait commencer à se résorber grâce à la reprise du tourisme, à l'augmentation des exportations de gaz, ainsi qu’au dynamisme des recettes du canal de Suez. La réduction de ce déficit reposera largement sur la hausse de l’excédent des transferts courants, liée à l‘évolution des envois de fonds. Outre les prêts officiels et commerciaux, les investissements de portefeuille (obligations), attirés par les taux réels élevés, la banque centrale maintenant une politique prudente, continueront de financer le déficit, alimentant une dette extérieure modérée (33 % du PIB). La dépendance à ces flux d’investissement et les besoins de financement extérieurs élevés resteront source de vulnérabilité. Les IDE, à 40 % dans le secteur des industries extractives, devraient s’intensifier avec la reprise mondiale et le programme de privatisation des entreprises d’Etats (plate-forme de financement numérique, société pétrochimique). Les réserves sont maintenues à environ six mois d'importations malgré les interventions de la banque centrale pour soutenir la livre égyptienne.

 

Concentration du pouvoir

Réélu avec 97 % des voix en 2018, le président Abdel Fattah al-Sissi a vu ses attributions renforcées après l’adoption référendaire, en 2019, d’amendements constitutionnels, prévoyant, notamment, l’extension du mandat présidentiel de quatre à six ans, et lui permettant de se présenter à un troisième mandat consécutif en 2024. Ce référendum permet aussi un contrôle présidentiel des nominations judiciaires et consolide le rôle de l’armée. Malgré la faible participation (inférieure à 30 %), les élections aux deux Chambres en 2020 ont confirmé la large domination du parti Futur de la nation, proche du président. En octobre 2021, L’Egypte a levé l’état d’urgence, en vigueur depuis avril 2017, afin d’apaiser les critiques de ses alliés concernant le respect des droits de l’homme. La frustration sociale restera élevée en raison de la faible liberté d’expression et de la détention de nombreux prisonniers politiques.

 

Par ailleurs, le régime égyptien garde un rôle pivot dans la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme, qui lui permet de maintenir des relations étroites avec l’Europe et les Etats-Unis, mais aussi les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Suite à la construction du barrage Grand Renaissance, les discussions avec l’Ethiopie concernant la répartition des eaux du Nil sont toujours tendues. Les tensions avec la Turquie à propos de la Libye persisteront.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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