Gambie

Afrique

PIB / Habitant ($)
892,9 $
Population (en 2021)
2,6 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
C
Précédemment
C
Précédemment
C

suggestions

Résumé

Points forts

  • Population jeune, croissante et assez alphabétisée
  • Réformes de la gouvernance (lutte contre la corruption), de la justice, de la fiscalité, du secteur public et des marchés publics en cours
  • Soutien financier international (FMI, Banque mondiale, Banque Africaine de développement, Golfe, UE)
  • Extension du port de Banjul qui sert de porte d'entrée pour les pays et régions enclavés
  • Envois de fonds des expatriés
  • Pêche et tourisme, bien qu'à faible valeur ajoutée
  • Taux de change flottant

Points faibles

  • Petit pays le long du fleuve Gambie (risque d'inondations), entouré par le Sénégal, à l'exception d'une façade de 80 km sur l'océan Atlantique
  • Faible diversification : agriculture (vulnérabilité aux chocs climatiques), tourisme
  • Dépendance structurelle à l'égard des importations de biens de consommation et d'intrants pour les projets d'investissement
  • Faible inclusion financière et participation au marché du travail (taux de participation de 43,6% en 2023), informalité (environ 80% des emplois en 2023), faible développement du capital humain (133ème sur 169 pays d’après l’Indice de Capital Humain (HCI) de la Banque mondiale)
  • Transition démocratique fragile, corruption, entreprises publiques peu performantes, faible collection des revenus domestiques
  • Manque ou déficience des infrastructures, notamment pour le transport (aérien, maritime), l'énergie, le logement
  • Dette majoritairement extérieure (64% de la dette totale, soit 47% du PIB en 2024)

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Guinea-Bissau, Republic of
5%
Mali
53%
Chine
17%
Sénégal
8%
Europe
5%

Import des biens en % du total

Togo 21 %
21%
Europe 13 %
13%
Côte d'Ivoire 12 %
12%
Chine 8 %
8%
Inde 7 %
7%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Une croissance en perte de vitesse en lien avec les économies avancées

Bien que toujours forte, la croissance ralentira légèrement en 2025 et 2026. De fait, la croissance plus lente dans les économies avancées européennes, va peser sur le tourisme (20% du PIB en 2024) et les transferts des expatriés (environ 20 %). De plus, en 2025, le gouvernement prévoit de modifier la loi sur l'Agence de promotion des investissements (à la fois domestiques et étrangers) et des exportations, notamment avec la limitation des incitations fiscales et la non-extension des certificats d'investissement spéciaux aux entreprises non performantes. Cette réforme freinera les investissements privés. Cependant, à l’inverse, des réformes sont envisagées d’ici la fin de 2025 pour favoriser la création d’entreprises, telles qu’une politique foncière visant à sécuriser et faciliter l’accès à la terre et au financement.

En amont de l’élection présidentielle de 2026, les investissements publics devraient ralentir au profit des dépenses sociales. Néanmoins, dans le cadre de son Plan national de développement 2023-2027 (RF-NDP), le gouvernement prévoit des investissements dans l’agriculture, les transports, l’énergie et le capital humain. Le financement des infrastructures par les partenaires internationaux joue un rôle clef, même si les investissements directs étrangers et ceux de l’Etat, parfois en partenariat avec le privé, sont aussi présents. Début 2025, une ligne à haute tension a été inaugurée, co-financée par la Banque Mondiale, l'Union Européenne et la Banque Européenne d'Investissement (BEI). La croissance sera aussi soutenue par l’agriculture grâce à la baisse des prix des intrants (fertilisants et semences notamment). Cela va bénéficier à la consommation des ménages, le secteur agricole représentant 29% de l’emploi (2023). Enfin, en juin 2025, la Chine a annoncé la suppression totale des droits de douane sur les importations provenant de 53 pays africains. La Chine représentait 36.3% des exportations totales de la Gambie en 2024. L’impact direct de la guerre commerciale et de la fin de l’AGOA (prévue en septembre 2025) sera mineur étant donné que les exportations vers les États-Unis représentaient 0,3% des exportations.

Depuis 2024, une baisse de l’inflation est observée en lien avec le maintien d’une politique monétaire restrictive (taux directeur à 17% depuis décembre 2023) et la baisse du prix du pétrole et des denrées alimentaires. En 2025 et 2026, l’inflation devrait continuer de converger progressivement vers le taux cible de la banque centrale de 5%. Dans un contexte d’incertitude mondiale, la banque centrale ne devrait initier une baisse de taux qu’à partir de 2026. La baisse de l’inflation et l’assouplissement monétaire à venir soutiendront la consommation privée et l’investissement.

Une consolidation budgétaire menacée par des dépenses préélectorales

Le gouvernement compte poursuivre la consolidation budgétaire, guidé par la Facilité élargie de crédit (FEC) de 100 millions d’USD du FMI courant jusqu’en 2027. Le ratio recettes fiscales/PIB augmentera légèrement en 2025-2026, grâce à la hausse des tarifs de l'électricité et de l'eau, avec la suppression progressive des subventions. Les recettes non fiscales seront accrues par le versement de la prochaine tranche du programme de recyclage d'actifs d'Africa50 concernant le pont Sénégambie (représentant 1,8 % du PIB). Ce programme permet de concéder l’exploitation d’infrastructures à des investisseurs privés pendant un temps limité moyennant rétribution. De plus, en 2026, le gouvernement prévoit de vendre jusqu'à 60 % de du capital de la Compagnie de Télécommunication de Gambie (Gamtel). Pourtant, le déficit budgétaire devrait se creuser, surtout en 2026. Le FMI note un lent progrès regardant la consolidation budgétaire, en raison de la poursuite de transferts non budgétés pour soutenir la Compagnie Nationale de l’Eau et de l’Electricité (NAWEC), en difficulté. Cependant, avec la non-reconduction du contrat avec le prestataire Karpowership, envers lequel la NAWEC accumule les retards de paiements, la situation financière de la NAWEC devrait s’améliorer. Le ratio dépenses/PIB augmentera en 2025, sous l'effet des hausses salariales prévues dans le secteur public, de l'augmentation des remboursements prévus de la dette extérieure (le service de la dette représentant 23 % du budget national), et des dépenses d'infrastructures publiques avant les élections de 2026. La popularité déclinante du président Adama Barrow va l’encourager à augmenter les dépenses sociales et les transferts aux communautés vulnérables. Malgré cela, la FEC devrait aller jusqu’à son échéance en janvier 2027 et les déboursements se poursuivre, quand bien même ils pourraient être suspendus pendant la période électorale. Le poids de la dette publique, majoritairement extérieure et constituée de prêts concessionnels et semi-concessionnels accordés par des créanciers multilatéraux et bilatéraux, devrait encore diminuer en 2025 et 2026 avec les remboursements prévus. Le FMI qualifie la dette gambienne de soutenable mais estime que le risque de surendettement reste élevé.

Pour ce qui concerne les comptes extérieurs, la balance courante, structurellement négative du fait du massif déficit commercial, devrait voir son déficit diminuer en 2025 et 2026 grâce à la baisse des prix du pétrole de des denrées alimentaires importées et une hausse des recettes des exportations de biens, portées par les ventes d’arachides au Sénégal. La baisse des revenus issus du tourisme et des transferts d’expatriés sera compensée par une hausse des déboursements la part du FMI. Le déficit sera financé par le subventionnement extérieur d’infrastructures, des investissements directs étrangers (IDE) et marginalement des emprunts concessionnels. Les réserves en devises étrangères couvriront 5 mois d’importation.

Un climat politique sous-tension avec la perspective d’un troisième mandat présidentiel

Réélu pour un deuxième mandat de cinq ans en 2021, le président Adama Barrow multiplie les allusions à une possible candidature à un troisième mandat en décembre 2026. Cela est rendu possible par le blocage, par celui-ci, de la réforme constitutionnelle qui limiterait le nombre de mandats. Son parti, le National People's Party (NPP), a obtenu une petite majorité relative lors des élections législatives d'avril 2022 et, avec le soutien de deux partis mineurs, une infime majorité absolue. Or, la révision constitutionnelle nécessiterait une majorité de 75 % à l’Assemblée avant d’être soumise à référendum. Dans ce contexte, des manifestations de l’opposition et de la population pourraient survenir en amont des élections, s’ajoutant à celles récemment organisées contre la corruption. Malgré le non-respect de ses promesses de campagne — notamment en matière de réformes politiques et constitutionnelles visant à renforcer la démocratie — et des opportunités économiques toujours limitées, Adam Barrow semble en position favorable, en misant sur des alliances avec de petits partis politiques. Parallèlement, la réforme des forces de sécurité progresse lentement, retardant ainsi le départ des forces de la mission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest en Gambie (ECOMIG) mise en place en 2017, après le refus du président Yahya Jammeh de quitter le pouvoir. Cette mission reste une source de frustration pour une partie de la population.

La Gambie maintient des relations étroites avec le Sénégal, avec lequel elle est liée par un accord de coopération en matière de commerce et de transit. Elle conserve aussi des liens forts avec la Mali, un important client, malgré son départ de la CEDEAO, ainsi qu’avec la Guinée-Bissau et la Côte d’Ivoire. La Gambie reste proche des pays du Golfe, qui constituent un soutien important pour le financement d’infrastructures. Enfin, la Gambie conservera une bonne entente avec la Chine et l’Inde, la première investissant dans la pêche locale et la deuxième important des noix de cajou et fournissant du riz.

Dernière mise à jour : juillet 2025

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