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Mauritanie

Mauritanie

Population 4,2 millions
PIB par habitant 2 333 $US
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -0,9 2,4 5,0 4,5
Inflation (moyenne annuelle, %) 2,2 3,7 7,1 7,4
Solde public / PIB (%) 2,7 2,7 -2,0 -2,3
Solde courant / PIB (%) -6,7 -9,4 -11,0 -10,0
Dette publique / PIB (%) 55,8 51,6 50,0 51,0

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons inclus **Dettes vis-à-vis Banque centrale et Koweït incluses

POINTS FORTS

  • Un risque terroriste bien moindre que celui de ses voisins sahéliens
  • Soutien des pays donateurs et des organisations internationales
  • Une certaine stabilité macroéconomique, même dans des circonstances difficiles
  • Ressources minérales (minerai de fer, or, cuivre) et halieutiques
  • Potentiel énergétique (gaz, énergies renouvelables)
  • Ressources budgétaires domestiques relativement importantes

POINTS FAIBLES

  • Gouvernance médiocre : corruption élevée, inexistence du traitement de l’insolvabilité
  • Économie peu diversifiée, vulnérable aux fluctuations des cours des matières premières et de la météo
  • Croissance peu inclusive, système éducatif déficient, taux de chômage élevé, forte pauvreté (44 % de la population)
  • Très peu de terres arables, plus de 2/3 de la superficie du pays est constituée de déserts
  • Dissensions communautaires persistantes : discrimination envers la population des Haratins, ou Maures noirs, qui constituent 30% de la population, et sont les descendants d'esclaves des Beidanes, les maures blancs

Appréciation du risque

La diversification économique, rouage essentiel de la croissance

La croissance économique mauritanienne restera sur une trajectoire positive en 2023. Le secteur agricole (qui représente 25 % du PIB et fait vivre environ la moitié de la population) est porté, certes, par des prix élevés, mais aussi l’augmentation de la demande alimentaire liée à la croissance démographique. Le gouvernement peut aussi compter sur le développement de la pêche (25% des exportations) et de l’élevage qui contribuent à la diversification économique. De plus, la transformation des matières premières agricoles et du poisson sera stimulée par le niveau élevé des prix alimentaires. Cela indique un fort potentiel du secteur agroalimentaire qui pourrait attirer des investisseurs, étrangers ou non. Mais le principal moteur de la croissance restera la production de minerai de fer, et accessoirement, d’or, qui augmentera de nouveau en volume en 2023, et ce en dépit des prix mondiaux en retrait. La production de minerais, essentiellement par le biais de la Société nationale industrielle minière (SNIM), contribue pour 15% au PIB et fournit presque 60 % des exportations. L’économie pourra aussi compter sur le champ gazier Greater Tortue Ahmeyim qui devrait être mis en service vers fin 2023. En dépit d’une inflation encore élevée en raison du conflit russo-ukrainien, la demande intérieure demeurera forte essentiellement grâce à la consommation. La banque centrale mauritanienne a augmenté ses taux d’intérêt de 200 points de base pour atteindre 7 % en août 2022, mais l’impact de sa politique est limité par la circulation de l’argent en dehors des canaux officiels.

 

Des déficits liés au cours du minerai de fer et au lancement de l’exploitation gazière

L’excédent budgétaire s’est transformé en 2022 en un léger déficit, qui persistera en 2023. Ceci est dû à la hausse modeste des recettes, notamment celles liées aux exportations de fer (17% du total) vers la Chine et l’Union européenne, en raison des prix mondiaux défavorables non compensés par l’augmentation des volumes. Les subventions sur les prix du carburant ont aussi pesé. Les dépenses liées à l’investissement public, notamment dans l’agriculture, la pêche et les infrastructures vont conserver leur dynamisme, avec comme objectifs sur le long terme de réduire la pauvreté (7% de la population vit dans l’extrême pauvreté) et le chômage qui se situe aux alentours de 12 %. La réduction progressive des subventions sur le carburant atténuera cependant les dépenses. Le déficit sera financé par des emprunts principalement contractés auprès des pays du Golfe qui viendront alimenter la dette publique majoritairement constituée de dette extérieure.

Après s’être creusé en 2022 en lien avec l’accroissement des importations de biens et services nécessaires au développement des champs gaziers et la stagnation des recettes tirées du minerai de fer, le déficit du solde courant devrait se réduire à partir de fin 2023 avec la mise en exploitation de l’important champ gazier qui donnera aux compagnies pétrolières un plus grand optimisme quant aux perspectives de futurs gisements à découvrir. Le déficit courant restera surtout financé par les IDE, d’autant plus que des accords de restructuration de la dette avec le Koweït en août 2021 et l’Arabie Saoudite en avril 2022 contribuent à l’amélioration de la confiance des investisseurs.

 

Une refonte du système électoral

Le président Mohamed Ould Ghazouani, élu en août 2019, pourra difficilement compter sur une nouvelle majorité à l’issue des élections législatives prévues en septembre 2023. En effet, après les élections de 2018 qui ont permis au parti présidentiel, l’Union pour la république (UPR), de remporter la majorité avec seulement 19,5% des voix sur la liste nationale, une refonte du système électoral complexe. s’est imposée. Le nouveau système prévoit que 51 sièges à l’Assemblée nationale seront pourvus à la proportionnelle sur trois listes nationales (une de femmes, une d’hommes et une de jeunes). Les 125 sièges restants le seront selon le système majoritaire à deux tours, lorsque la circonscription compte un ou deux sièges (avec un ticket comprenant une femme et un homme dans ce dernier cas), à la proportionnelle de liste alternant femmes et hommes, lorsqu’il y a trois sièges ou plus à pourvoir. De plus, la commission électorale ne sera plus désignée par le président, mais sera indépendante. Ces changements sont la résultante des propositions faites par le gouvernement et acceptées par tous les partis politiques.

Face au vif mécontentement social lié à la pauvreté, notamment au sein de la communauté haratine, le gouvernement assure faire de la lutte contre l’injustice sociale sa priorité. Le président continue à pointer la corruption et la mauvaise gestion de l’administration précédente.

Au plan international, le pays pourra compter sur l’amélioration de sa relation avec le Sénégal, notamment grâce au projet d’exploitation commune de gaz offshore qui a permis d’apaiser les tensions liées aux droits de pêche le long de leur frontière maritime. La Mauritanie peut aussi compter sur sa proximité avec les Emirats Arabes Unis, à l’image des envois de vaccins et de fournitures médicales contre le covid -12 en 2021, mais aussi avec l’Arabie Saoudite qui a converti son dépôt de 300 millions de dollars auprès de la banque centrale mauritanienne en un prêt concessionnel. Par contre, le pays pourrait voir sa relation avec le Mali se détériorer en raison de l’instabilité politique de ce dernier et suite à l’enquête menée par l’ONU sur la mort en mars 2022 de 29 citoyens mauritaniens, dans laquelle, selon les témoignages, serait impliqués l’armée malienne et des « soldats blancs ».

 

Dernière mise à jour : Avril 2023

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