Allemagne

Europe

PIB / Habitant ($)
48756,3 $
Population (en 2021)
83,8 Millions

Evaluation

Risque Pays
A3
Climat des affaires
A1
Précédemment :
A3
Précédemment :
A1

suggestions

Résumé

Points forts

  • Une base industrielle solide (23 % du PIB en 2022)
  • Faible taux de chômage structurel ; système d'apprentissage bien développé
  • Importance des PME familiales exportatrices (Mittelstand)
  • Politique orientée vers le consensus, système institutionnel favorisant la représentativité

Points faibles

  • Baisse de la population active à partir de 2020, malgré l'immigration
  • Forte dépendance à l'égard des importations internationales d'énergie (la part des importations nettes dans la consommation intérieure était de 64 % en 2021)
  • Forte dépendance de l'économie à l'égard du commerce extérieur, qui se concentre principalement sur des pays comme la Chine.
  • La prédominance de l'industrie automobile et mécanique, notamment dans les exportations (29% des exportations totales en 2022)
  • Les contraintes de capacité, l'insuffisance des investissements (notamment en matière d'accès à l'internet) et du capital-risque limitent les gains de productivité.

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
10%
France
7%
Pays-Bas
7%
Chine
7%
Pologne
6%

Import des biens en % du total

Pays-Bas 14 %
14%
Chine 9 %
9%
Belgique 6 %
6%
Pologne 6 %
6%
Italie 5 %
5%

Evaluation des risques sectoriels

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

L'économie allemande devrait se redresser légèrement après la récession

Après une légère récession en 2023, l'économie allemande devrait connaître une légère reprise en 2024. Cette reprise sera tirée par un développement plus fort du secteur des services aux consommateurs nationaux, tandis que les perspectives pour le secteur manufacturier dépendent fortement de la demande étrangère. Bien que les problèmes liés aux chaînes d'approvisionnement restent plus importants que dans la moyenne à long terme, ils ont sensiblement diminué en 2023 et ne devraient avoir qu'un impact limité sur la production en 2024. En outre, on ne s'attend pas à ce que l'Allemagne soit à nouveau confrontée à une crise énergétique au cours de l'hiver 2023/24, comme l'année précédente. Les importations de gaz naturel ont diminué au cours de l'été 2023, notamment en provenance des Pays-Bas et de la Belgique. En effet, en raison d'un changement de comportement de consommation et de niveaux de stockage de gaz déjà élevés (85% à la mi-juillet 2023 contre 65% en juillet 2022), la probabilité d'une pénurie d'énergie en hiver est plus faible. Toutefois, la demande étrangère pour les produits allemands (qui représentent 40 % du PIB) est plus faible qu'avant la pandémie, d'autant plus que la Chine ne s'est pas rétablie aussi rapidement que prévu en 2023. En effet, les exportations vers la Chine, en termes réels, ont été, en moyenne, au cours du premier semestre 2023, inférieures de 22 % à celles de la même période avant la pandémie en 2019. Une évolution similaire est observée chez les partenaires exportateurs français et néerlandais (TOP 2 et TOP 3), tandis que le commerce avec les États-Unis (partenaire exportateur allemand TOP 1) s'est au moins normalisé. Une partie de cette évolution est due à la faiblesse de la demande générale en Europe et devrait s'inverser en 2024, mais une autre partie, en particulier en Chine, est due à un changement structurel dans les relations commerciales et au fait que la Chine produit désormais elle-même certains des anciens produits d'exportation allemands (c'est-à-dire dans le segment des machines, des produits chimiques et des pièces détachées automobiles).

Du côté de la demande, la reprise devrait venir de la consommation personnelle (52 % du PIB), qui devrait en partie se normaliser en 2024 après sa baisse en 2022/2023. La principale raison en est l'augmentation des salaires résultant des négociations collectives au début de l'année 2023. Les salaires moyens devraient augmenter entre 2 % et 5,5 % en janvier 2024, après avoir déjà augmenté en 2023 de 4 à 5 % en moyenne (et/ou 3000 euros de subvention unique pour l'inflation). Le manque de travailleurs qualifiés et le faible taux de chômage inchangé ont donné aux syndicats une meilleure position de négociation. En outre, le gouvernement augmentera le salaire minimum de 3,4 % en janvier 2024, après une hausse de 14,8 % à l'automne 2022. L'adaptation des salaires compensera en partie les pertes de pouvoir d'achat résultant de l'inflation des deux dernières années. Cependant, en janvier 2024 (une prolongation jusqu'en avril 2024 est actuellement en discussion), le plafonnement des prix de l'électricité et du gaz prendra fin. En outre, le prix des émissions de CO² passera de 30 euros par tonne à 35 euros, ce qui se traduira par une augmentation de 166 euros de la facture d'un ménage ordinaire se chauffant au gaz. L'ensemble de ces mesures alimentera l'inflation. Toutefois, comme cette hausse des prix de l'énergie est plus faible qu'en 2023, le taux d'inflation annuel devrait encore diminuer en 2024 et se stabiliser autour de 3 %. Le taux d'inflation de base excluant l'énergie et les aliments frais devrait rester supérieur à l'inflation globale. Jusqu'en juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a augmenté son taux d'intérêt directeur quatre fois en 2023 de 175 points de base pour atteindre 4,25 % pour son taux de prêt marginal, atteignant ainsi l'un des niveaux de taux d'intérêt les plus élevés dans l'histoire de la BCE. Avec la baisse de la dynamique de l'inflation européenne, la BCE devrait entrer dans un mode "attentiste". Les premières baisses de taux ne devraient pas intervenir avant la mi-2024. En termes d'assouplissement quantitatif, la BCE a déjà arrêté les réinvestissements du programme APP en juillet 2023. Les titres arrivant à échéance dans le cadre du programme d'achat d'urgence en cas de pandémie (PEPP) sont réinvestis intégralement au moins jusqu'à la fin de l'année 2024. En raison du niveau très élevé des taux d'intérêt et de la lenteur de la baisse des prix de l'immobilier, l'activité de construction continuera à diminuer, tandis que les autres investissements des entreprises ne devraient augmenter que de manière hésitante. Dans le même temps, les dépenses publiques devraient continuer à diminuer.

Cinq années consécutives de déficit public

Dans le sillage de la crise énergétique, le gouvernement allemand a mis en œuvre plusieurs mesures pour soutenir les ménages et les entreprises. Certaines de ces mesures, comme le plafonnement des prix du gaz et de l'énergie, ont été moins coûteuses que prévu en 2023, en raison de la baisse des prix de l'énergie. En 2024, toutes ces mesures prendront fin, tandis que les prix plus élevés des émissions de CO² augmenteront les recettes. Cela réduira encore le déficit public, mais ne permettra pas au budget public de devenir excédentaire. Néanmoins, même avec des coûts de financement plus élevés, la dette publique en tant que part du PIB nominal devrait diminuer, en raison de l'augmentation du PIB nominal.

L'excédent de la balance courante de l'Allemagne devrait continuer à se redresser. En raison d'un redressement des termes de l'échange et d'une certaine augmentation des volumes d'exportation et d'une diminution des volumes d'importation, la balance des échanges de biens sera probablement plus élevée en 2024 que durant les années de la pandémie. Le déficit structurel de la balance des services devrait se creuser car davantage d'Allemands passeront leurs vacances à l'étranger, tandis que l'excédent de la balance des revenus d'investissement et la balance des transferts courants (déficit) ne devraient connaître que de légères variations. En outre, avec une forte croissance du PIB nominal, la balance des comptes courants en pourcentage du PIB nominal devrait être plus faible qu'avant la pandémie.

La première coalition tripartite de l'histoire de l'Allemagne est (encore) en difficulté

Depuis décembre 2021, le chancelier Olaf Scholz (social-démocrate, SPD) dirige la toute première coalition tripartite de l'histoire allemande, composée du SPD (206 sièges sur 736 au parlement), des écologistes Verts (118 sièges) et des libéraux du FDP (92 sièges). La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en a résulté ont provoqué de très fortes forces centrifuges, en particulier pour les partis de la périphérie, les Verts et le FDP. Le travail politique au sein de la coalition est caractérisé par de grandes disputes publiques entre les deux partis autour de projets législatifs publiés prématurément. Les Verts ont dû assouplir le projet de loi sur l'énergie dans les bâtiments suite à l'opposition farouche de la population. Il s'agit du fait qu'à partir du 1er janvier 2024, tout système de chauffage nouvellement installé devra fonctionner avec 65 % d'énergies renouvelables. Le FDP, quant à lui, a été publiquement critiqué pour les mesures d'austérité sévères du ministère des finances qu'il dirige. Le SPD et le chancelier Olaf Scholz interviennent rarement dans les conflits de manière à les clarifier. Le principal bénéficiaire de cette situation agitée est le parti national-conservateur AfD, qui, en juillet 2023, a atteint pour la première fois de son existence 20 % des voix dans les sondages nationaux. Cela en ferait le deuxième parti le plus puissant au Bundestag, derrière le parti conservateur CDU/CSU. Étant donné que, jusqu'à présent, tous les autres partis du Bundestag ont exclu toute coopération avec l'AfD, sa force signifie que, dans toute constellation, une coalition majoritaire doit comprendre au moins trois partis. Compte tenu de ces perspectives, il est peu probable qu'un des autres partis prenne le risque d'une réélection anticipée. Par conséquent, la coalition gouvernementale actuelle devrait rester en place jusqu'aux prochaines élections prévues en septembre 2025.

Conditions de Paiement et Moyens de Recouvrement

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Paiement

Le virement bancaire (Überweisung) reste le moyen de paiement dominant. Toutes les plus importantes banques allemandes sont reliées au réseau SWIFT, qui leur permet de fournir des services de transfert de fonds rapides et efficaces. Le système général de prélèvement SEPA et le système des prélèvements SEPA entre entreprises sont les plus nouvelles formes de prélèvement automatique.

La lettre de change et les chèques ne sont pas des instruments de paiement d’un usage très courant en Allemagne. Dans ce pays, la lettre de change implique une position financière précaire ou témoigne d’une certaine méfiance à l’égard du fournisseur. Le chèque n’est pas considéré comme un paiement, mais comme une « tentative de paiement » : dans la mesure où la loi allemande ignore le principe des chèques certifiés, le tireur conservant toujours la possibilité de faire opposition pour quelque motif que ce soit. Les banques peuvent en outre refuser les paiements si le compte est insuffisamment provisionné. Les chèques sans provision sont relativement fréquents. En règle générale, ni la lettre de change ni le chèque ne sont considérés comme des moyens de paiement efficaces, même s’ils autorisent le recours à une procédure accélérée de recouvrement en cas d’impayé.

Recouvrement des créances

Phase amiable

Pour obtenir un recouvrement, il est indispensable de tenter de le résoudre à l’amiable. La procédure de recouvrement débute généralement par l’envoi d’une dernière mise en demeure de payer adressée par courrier ordinaire ou recommandé, rappelant au débiteur ses obligations de paiement.

La loi sur l’accélération des paiements exigibles (Gesetz zur Beschleunigung fälliger Zahlungen) prévoit que le client est considéré comme étant en défaut de paiement, si une dette reste impayée 30 jours après la date d’échéance du paiement et après réception d’une facture ou d’une demande de paiement équivalente, à moins que les parties n’aient convenu d’un délai de paiement différent dans le contrat d’achat. Le débiteur est en outre redevable d’intérêts de retard et d’autres frais de pénalité à l’expiration de ce délai.

En Allemagne, le recouvrement de dettes est une pratique courante et recommandable.

Procédure judiciaire

Procédure accélérée

Pour autant que la créance soit incontestée, le créancier pourra avoir recours à l’injonction de payer (Mahnbescheid), qui est une procédure simplifiée et peu onéreuse. Le créancier décrit les caractéristiques de la créance, ce qui permet d’obtenir assez rapidement un titre exécutoire, par l’utilisation du service de relance en ligne (Mahnportal), d’interfaces directes ou de formulaires pré imprimés (seulement pour les particuliers). Ces procédures automatisées et centralisées (pour chaque Bundesland, État fédéré) sont disponibles dans toute l’Allemagne.

Ce type d’action relève de la compétence du tribunal local (Amtsgericht) de la région dans laquelle se trouve le domicile ou l’activité du demandeur. Pour les créanciers étrangers, le tribunal compétent est le tribunal local de Wedding (Berlin). La présence d’un avocat n’est pas obligatoire.

Le débiteur dispose d’un délai de deux semaines à compter de la notification pour régler ou pour former opposition à l’injonction de payer (Widerspruch). Si le débiteur ne forme pas opposition dans le délai prévu, le créancier peut déposer une requête visant à obtenir un titre exécutoire (Vollstreckungsbescheid).

Procédure ordinaire

Au cours de la procédure ordinaire, le tribunal peut demander aux parties ou à leurs avocats d’établir le bien-fondé de leur plainte, qu’il sera ensuite le seul autorisé à apprécier. Chaque adversaire est invité également à présenter un mémoire détaillant ses prétentions, dans les délais impartis.

Une fois suffisamment instruit, le tribunal rendra, en audience publique, un jugement motivé (begründetes Urteil).

Il est de règle que la partie déboutée supporte l’ensemble des frais de l’instance, y compris les honoraires d’avocat de la partie qui a eu gain de cause, dans la mesure où ces honoraires restent conformes à l’annexe sur les barèmes officiels (le Rechtanwaltsvergütungsgesetz, RVG). En cas de succès partiel, les frais et honoraires sont supportés par chaque partie au prorata du montant reconnu. Le déroulement de la procédure ordinaire peut prendre entre trois mois et un an, tandis que le traitement des réclamations portées devant la Cour suprême fédérale peut durer jusqu’à six ans.

Une décision en appel (Berufung) peut être portée devant un tribunal de première instance si la somme en litige dépasse 600 EUR. Un recours en appel sera également recevable par le tribunal de première instance si l’affaire comporte une question de principe ou si elle implique une évolution du droit, pour la garantie d’une « jurisprudence homogène ».

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Exécution d’une décision de justice

L’application d’une décision de justice peut commencer une fois qu’elle est réputée définitive. Si les débiteurs ne respectent pas la décision, leurs comptes en banque peuvent être clôturés et/ou un huissier local peut procéder à la saisie et à la vente de leurs biens.

En ce qui concerne l’application des sentences étrangères, pour obtenir une ordonnance d’exequatur, le créancier a besoin une traduction certifiée et reconnue de la décision en allemand, d’un titre exécutoire de cette décision et d’une clause d’exécution. Les sentences prononcées par les tribunaux de pays membres de l’Union européenne sont reconnues sans qu’il soit nécessaire d’engager une procédure quelconque, sous réserve de restrictions prévues par le droit européen.

Procédure d’insolvabilité

PROCÉDURES EXTRAJUDICIAIRES

Les débiteurs peuvent tenter de renégocier leurs dettes avec leurs créanciers, et se protéger ainsi des demandes prématurées de remboursement. Toutefois, la procédure est dans l’intérêt des créanciers, dans la mesure où elle peut se révéler plus rapide et moins onéreuse qu’une procédure formelle d’insolvabilité.

RESTRUCTURATION DURABLE

Sur dépôt d’une requête auprès du tribunal des faillites, motivée par une pénurie de liquidité ou un surendettement du débiteur, le tribunal peut engager une procédure préliminaire d’insolvabilité. Il nomme alors un administrateur provisoire afin d’explorer les possibilités de restructuration de la société. Si l’administrateur autorise cette restructuration, c’est ensuite une procédure formelle qui commence, au titre de laquelle est désigné un administrateur chargé de garantir la poursuite des activités de l’entreprise du débiteur tout en préservant ses biens.

LIQUIDATION JUDICIAIRE

La liquidation peut être engagée sur demande du débiteur ou du créancier, sous réserve que le débiteur soit dans l’incapacité de régler ses dettes dans le délai imparti. Une décision de liquidation permet de reconnaître les créanciers. Une fois l’entreprise radiée du registre des sociétés, les créanciers doivent déposer leur réclamation auprès de l’administrateur de liquidation dans un délai de trois mois consécutifs à la publication de la décision.

RÉSERVE DE PROPRIÉTÉ

La réserve de propriété est une clause écrite dans le contrat, au titre de laquelle le fournisseur conserve la propriété des biens livrés jusqu’au paiement intégral du prix par l’acheteur. Il existe trois versions de cette réserve :

réserve simple : le fournisseur conserve la propriété des biens livrés jusqu’au paiement intégral du prix par l’acheteur ;

réserve élargie : la réserve est élargie à la vente ultérieure des biens concernés ; l’acheteur transfère au fournisseur initial les réclamations issues de la revente à une tierce partie ;

réserve étendue : la réserve est étendue aux biens transformés en un nouveau produit et le fournisseur initial reste propriétaire ou copropriétaires à hauteur de la valeur de sa livraison.

Dernière mise à jour : septembre 2023

Autres pays avec le même niveau de risque

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  • Finlande

     

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